La cartographie des risques se base sur une description objective, structurée et documentée des risques existants. La description fait ressortir l’existence des risques et leur probabilité (occurrence), les éléments susceptibles de les accroître (facteurs aggravants), et les réponses apportées ou à apporter, dans le cadre d’un plan d’actions.
Etape 1 : clarifier les rôles et les responsabilités de chacun dans l’élaboration, la mise en œuvre et la mise à jour de la cartographie des risques
Dans une organisation, c’est l’instance
dirigeante qui prend la décision et endosse la
responsabilité, au nom de l’organisation, d’engager une démarche
de pilotage de gestion des risques.
A ce titre, elle impulse l’exercice de cartographie des risques
et désigne un risk manager.
L’instance dirigeante valide la stratégie de gestion des risques
mise en œuvre et veille à ce que les acteurs de la gestion des
risques disposent des moyens humains et financiers suffisants
pour exercer leurs responsabilités.
Le risk manager est désigné par l’instance
dirigeante. Dans de nombreuses organisations, le risk manager
cumule plusieurs fonctions.
Le risk manager pilote le déploiement, la mise en œuvre,
l’évaluation et l’actualisation du programme de gestion des
risques, en étroite coopération avec les parties prenantes de
l’organisation.
Il pilote ainsi l’élaboration de la cartographie des risques, en
accompagnant chaque service dans l’audit de ses fonctions, des
processus mis en œuvre, des risques induits, et des mesures
préventives en place.
A l’issue de son élaboration, le risk manager communique la
cartographie des risques à l’instance dirigeante. Celle-ci valide
formellement la stratégie de gestion des risques mise en
œuvre.
Le risk manager s’assure de la mise en œuvre du plan d’actions
retenu
Les responsables des processus managériaux, opérationnels et
support
rendent compte des risques spécifiques au périmètre relevant de
leur responsabilité afin qu’en soient tirées les conséquences sur
la probabilité d’occurrence, les potentiels facteurs aggravants
et la cotation des risques.
L’ensemble du personnel apporte sa contribution
à l’exercice de cartographie en rendant compte des facteurs
spécifiques dues aux fonctions exercées afin qu’en soient tirées
les conséquences sur la probabilité d’occurrence, les potentiels
facteurs aggravants et la cotation des risques.
Etape 2 : identifier les risques inhérents aux activités
Cette étape vise à dresser la typologie des risques à laquelle
les organisations sont exposées dans le cadre de leurs
activités.
Il ne s’agit pas de décliner la typologie théorique des risques
auxquelles une organisation est exposée mais de procéder à un
état des lieux précis permettant d’identifier, de manière
circonstanciée et documentée, les risques qui lui sont
propres.
De ce fait, le recensement exhaustif des risques inhérents aux
activités nécessite, outre la connaissance de l’organisation
mobilisée et des rôles impartis, une maîtrise fine des processus
mis en œuvre.
Etape 3 : évaluer l’exposition aux risques
Cette étape vise à évaluer le niveau de vulnérabilité de
l’organisation en cause pour chaque risque identifié à l’étape
précédente. Il s’agit ici de déterminer les risques «bruts»
auxquels cette organisation est exposée du fait de ses activités,
c’est à dire les risques considérés en amont des moyens de
prévention mis en œuvre.
Ce niveau de vulnérabilité est évalué au moyen de deux types
d’indicateurs :
une probabilité d’occurrence
des coefficients appliqués aux facteurs jugés aggravants
La méthodologie et les modalités de calcul des risques «bruts»
devront figurer dans une annexe à la cartographie des risques,
rappelant les définitions retenues et décrivant les procédures
d’identification des risques et les conventions de
comptabilisation adoptées.
Etape 4 : évaluer l’adéquation et l’efficacité des moyens visant à maîtriser ces risques
Cette étape vise à évaluer le niveau de maîtrise par l’organisation des risques afin de déterminer les risques «nets» ou « résiduels » auxquels elle est exposée du fait de ses activités. Il s’agit donc de réévaluer les risques «bruts» en prenant en considération les moyens de prévention mis en œuvre.
A ce stade d’élaboration de la cartographie, le risk manager
s’attachera à évaluer l’efficacité des mesures de prévention
existantes afin de maîtriser les risques. Cette évaluation sera
fonction de la structuration des dispositifs en place et du bilan
tiré de leur mise en œuvre.
La méthodologie et les modalités de calcul des risques «nets» ou
«résiduels» devront faire l’objet d’une annexe à la cartographie
des risques, rappelant les définitions retenues et décrivant les
procédures d’identification des risques et les conventions de
comptabilisation adoptées.
Etape 5 : hiérarchiser et traiter les risques «nets» ou «résiduels»
Une fois les risques déterminés, il convient de les hiérarchiser
en distinguant les risques que la direction ne veut pas prendre
et ceux auxquels elle assume de s’exposer.
Une fois cette limite d’acceptabilité fixée et définie dans la
procédure annexe, il s’agit de déterminer, dans le cadre de la
stratégie de gestion des risques, les mesures à mettre en œuvre
afin de corriger les lacunes du dispositif de prévention et ainsi
limiter la probabilité d’occurrence et le défaut d’anticipation
de facteurs aggravants.
Sur la base de ces éléments, un plan d’actions sera élaboré. Le
calendrier et les modalités de mise en œuvre de ce plan d’action,
ainsi que son suivi et les modalités de compte-rendu associés,
sont confiés au risk manager.
Etape 6 : formaliser la cartographie et la tenir à jour.
La cartographie des risques est écrite et structurée. Son
résultat est présenté de manière synthétique. A cet égard, il est
rappelé que la forme de la cartographie des risques facilite son
appropriation comme outil de pilotage des risques.
La documentation peut être organisée par métier et par processus.
Elle est accompagnée d’une annexe décrivant les modalités
d’élaboration de la cartographie des risques et la méthodologie
de classification des risques.
Enfin, la nécessité d’actualiser la cartographie est évaluée
chaque année. En tout état de cause, la cartographie des risques
doit être mise à jour en fonction de l’évolution de
l’activité.
Parmi les évènements nécessitant de réévaluer la cartographie
figurent notamment : l’évolution du modèle économique, de
nouveaux processus ou leur transformation, un changement
affectant l’organisation, une évolution significative du contexte
réglementaire ou économique…