Un phénomène difficile à enrayer
Des chiffres effarants
Selon une enquête effectuée par la FFB en 2007 auprès de ses adhérents, une entreprise sur deux avait été victime d'au moins un vol significatif de plus de 10 000 € au cours de l'année écoulée.
Les cibles préférées des voleurs : l'outillage (36,3%), les matériaux (28,9 %) et les métaux (22,8%), sans compter le carburant.
Près de la moitié de ces vols avait été commis avec effraction, voire avec violence ou séquestration pour 1%.
Le coût global était estimé en 2007 à plus d’un milliards d'euros.
Cinq typologies de sinistres
La SMABTP a établi cinq typologies de sinistres dans le domaine du vol et de la malveillance sur les chantiers :
- Les vols de matériaux avant incorporation à l’ouvrage
C'est le sinistre le plus fréquent et il est toujours en augmentation. Il concerne essentiellement les métaux (cuivre, profilés aluminium) mais aussi les carrelages ou les appareils sanitaires stockés sur le chantier.
Les vols de matériaux après incorporation à l’ouvrage
Ces vols se multiplient également. Ils concernent principalement des équipements et des ouvrages de second oeuvre : radiateurs, chaudières mais aussi garde-corps métalliques… Ces vols, effractions et dégradations diverses engendrent des coûts souvent bien supérieurs au prix des matériaux.
- Le vandalisme
Ce phénomène en forte recrudescence va des tags (intérieurs ou en façade), aux bris ou destructions volontaires.
- Le squat
Plusieurs cas de squat d’immeubles juste avant la réception ont été observés essentiellement dans des "zones sensibles". Ils engendrent souvent des dommages importants.
- L’incendie criminel
Fort heureusement, l’incendie criminel reste plus rare que le vol mais il représente une part importante du montant des sinistres liés au vandalisme.
Selon les données de la SMABTP, les actes criminels représentaient environ un quart, en nombre et en coût, des sinistres Tous Risques Chantier déclarés entre 2000 et 2005. Cette part est montée à 45 % environ en 2006-2007.
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Année |
2000-2001 |
2002-2003 |
2004-2005 |
2006-2007 |
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% du nombre de sinistres |
25 % |
28 % |
25 % |
43 % |
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% du coût des indemnisations |
20 % |
24 % |
80 % (sinistre exceptionnel de 700.000 € suite à un incendie criminel après vandalisme) |
49 % |
Au-delà du coût direct de la disparition de matériel ou de matériaux qu'il va falloir remplacer, l'impact indirect des vols sur le déroulement des chantiers est très important : retard, désorganisation, démotivation des équipes,…
Une évolution inquiétante
La crise économique et l'envolée du coût des matières premières ont contribué à accentuer le phénomène.
Tous les matériaux sont désormais susceptibles d'être volés : du plus banal comme le ciment ou l'enduit, au plus sensible, comme une grue.
Parallèlement de véritables bandes organisées spécialisées dans les vols de métaux et d'engins sévissent désormais sur les chantiers.
Les phénomènes de malveillance dérivent également vers des menaces verbales, voire physiques sur les entrepreneurs, des tentatives de rackets, du chantage à l'embauche…
Enfin, les faits de vandalisme et le squat sont également en pleine expansion dans les zones dites "sensibles".
En mai 2013, Philippe Dallier, sénateur UMP avait d'ailleurs interpellé Manuel Valls, alors ministre de l'intérieur sur la sécurité des entreprises du bâtiment et des chantiers en Seine-Saint-Denis.
En effet, dans ce département et plus généralement dans les zones sensibles, les chantiers de réhabilitation sont perçus comme des gênes pour certains réseaux délinquants. Ceux-ci n'hésitent pas à menacer et agresser les ouvriers ou encore à voler, vandaliser ou incendier les chantiers en cours. Quatre chantiers avaient d'ailleurs été placés sous surveillance policière.
