Les risques biologiques en milieu professionnel représentent l’exposition des personnes, au cours de leur travail, à un danger d’origine biologique (agents biologiques, composés d’origine biologiques tels que toxines, fragments microscopiques de micro-organismes ou de végétaux, allergènes, etc.).
D’après l’enquête Surveillance médicale des expositions des
salariés aux risques professionnels (Sumer) 2009-2010, près de 22
% des salariés auraient été exposés à des agents biologiques
(bactéries, virus, parasites, champignons), soit plus de 4,7
millions de personnes. De nombreux secteurs d’activité sont
concernés: la santé, action sociale, agro-alimentaire,
environnement, assainissement, recherche, laboratoires, etc.
Les secteurs de la santé sont généralement bien préparés à la
gestion du risque biologique, tout comme dans les activités où
les agents biologiques sont utilisés volontairement
(biotechnologies, recherche, etc.). En revanche, dans d’autres
secteurs professionnels, tels que l’assainissement, la
climatisation, les travaux en contact avec les animaux, etc., les
risques biologiques sont présents naturellement du fait de
l’activité et généralement sous-estimés.
Les agents biologiques sont présents dans tous les environnements
de travail. Certains sont responsables de maladies chez l'homme.
Le risque biologique doit être évalué et des mesures de
prévention spécifiques mises en place. Selon le secteur
professionnel, il est possible d'agir à différents niveaux, sur
le réservoir d'agents biologiques, sur leurs modes de
transmission et sur les portes d'entrée dans l'organisme. Dans
tous les cas, les mesures individuelles d'hygiène restent
essentielles. L'évaluation des risques se fait en suivant le fil
rouge de la chaîne de transmission. La prévention des risques se
fonde sur le principe de la rupture de la chaîne de transmission,
au niveau d'un ou plusieurs maillons, le plus en amont possible
par des mesures de prévention collective (limiter l'accès à la
source d'infection, mécaniser certaines tâches, réorganiser les
locaux et le travail, agir sur la ventilation, dératiser,
désinsectiser, désinfecter…) et par des mesures individuelles de
prévention (se laver les mains, changer de tenue avant de changer
de poste ou de quitter l'entreprise, porter des équipements de
protection).
Les répercussions sur la santé sont très variables: elles vont
dépendre notamment de l'agent biologique en cause, des conditions
d'exposition et de certains facteurs individuels.
Les infections sont les répercussions les plus connues. Elles ne
sont pas les seules en cause. On distingue en effet quatre types
de répercussions sur la santé pouvant résulter d'une exposition à
des agents biologiques: infections, effets immuno-allergiques,
effets toxiniques et cancers.
Les données chiffrées concernant les maladies liées aux agents biologiques en milieu professionnel sont rares et peu pertinentes parce qu'il n'existe pas d'enregistrement systématique. Certaines maladies dues à des agents biologiques sont à "déclaration obligatoire" pour des raisons de santé publique : des données chiffrées sont disponibles mais le lien avec une activité professionnelle précise n'est pas toujours possible. Plus d'une cinquantaine de maladies dues à des agents biologiques peuvent ouvrir droit à une reconnaissance en tant que maladies professionnelles. Cependant, les chiffres issus des statistiques nationales des maladies professionnelles ne sont pas significatifs en raison des caractéristiques de certaines pathologies.