- Etat des lieux
- Les risques
- Les mesures de prévention
- Les travaux de dépollution
- Le cadre réglementaire
Etat des lieux
Elément naturel, le radon est un gaz naturel radioactif
cancérigène produit surtout par certains sols granitiques ou
volcaniques, résultant de la dégradation de l'uranium et du
radium présents dans la croûte terrestre. Il s'échappe du sol,
s'insinue dans le sous-sol ou la cave des bâtiments avant de
contaminer l'air intérieur par le sol ou l'eau.
A l'air libre, sa concentration est faible : il est dilué par les
vents. Mais dans l'atmosphère plus confinée d'un bâtiment, il
peut s'accumuler et atteindre des concentrations élevées.
La présence de radon dans un bâtiment dépend de nombreux
paramètres liés au sol (concentration dans le sol, perméabilité
et humidité du sol, présence de fissures ou de fractures dans la
roche sous-jacente), à l'habitat (procédé de construction,
fissuration de la surface en contact avec le sol, système de
ventilation…), à l'air extérieur, aux matériaux de construction
(bétons de schistes alunifères, roche granitique, …), à l'eau à
usage domestique notamment lorsque celle-ci provient de nappes
souterraines situées en terrain granitique. Dans certains cas, le
dégazage de l'eau dans les bâtiments peut constituer une source
non négligeable (établissements thermaux par exemple…). Bref, le
bâtiment, lieu relativement confiné et dont l'étanchéité avec le
sol est plus ou moins efficace, peut se révéler un piège à radon.
Les risques pour la
santé
Le risque encouru en cas d'exposition varie en fonction de la quantité de ce gaz dans l'air. Sa présence varie selon la zone géographique (27 départements sont diversement touchés sur le territoire français d'après une carte dressée par l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire - I.R.S.N.- avec l'aide des Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales -D.D.A.S.S.). Ainsi, l'Auvergne et la Corse du Sud sont les zones les plus touchées.
Les risques pour la santé liés à l'exposition au radon ont été
établis à partir de nombreuses études faisant apparaître un lien
avec le cancer du poumon.
Le risque de cancer du poumon est prouvé chez les mineurs
d'uranium, fortement exposés au radon. En revanche, il n'est pas
clairement établi pour les personnes exposées au seul radon dans
les bâtiments. Les études qui ont été menées ne permettent pas
toutefois de conclure à l'absence de risque, même si celui-ci est
minime.
Les mesures de
prévention
Une instrumentation très variée est disponible sur le marché pour effectuer une surveillance de la contamination radioactive atmosphérique. Elle permet :
- soit la mesure en continu de la contamination
- soit la mesure par échantillonnage (suivi d'une analyse de l'échantillon)
- soit la simple détection d'une contamination.
Pour les contaminations de surfaces, il existe des détecteurs adaptés à chaque type de contamination. Ceux-ci doivent être mis à la disposition du personnel, notamment lorsqu'il utilise des sources non scellées. Quand une contamination des lieux de travail a été mise en évidence, il existe une forte présomption de contamination du personnel. On recherche celle-ci à l'aide de détecteur (corps entier, main, pieds). Ces appareils mesurent le(s) rayonnement(s) émis par les substances radioactives déposées sur les vêtements ou le corps.
Le dosimètre mesure les doses reçues par les personnes exposées,
c'est à dire attribuer une valeur aux grandeurs telles que " dose
équivalente " ou " dose efficace ".
Il permet de vérifier que les expositions restent, pour chaque
travailleur exposé, de l'ordre de grandeur des doses
prévisionnelles pour le poste de travail.
Il est fortement recommandé de prendre des mesures afin de
déterminer si le taux de radon dans l'air excède 1.000 Bq/m3. Un
diagnostic préalable est nécessaire avant de commencer des
travaux.
Décontamination des bâtiments
Ces derniers consistent, le plus souvent, en un traitement
d'étanchéité pour combler, selon les cas, trous et fissures des
sous-sols, des vides sanitaires, des murs, des planchers et des
passages de canalisation par lequel s'échappe le gaz. Cela peut
aussi consister à ventiler le sol en dessous du bâtiment et les
vides sanitaires, à aérer les pièces en mettant en place, le cas
échéant, un système de ventilation mécanique double flux
(entrée-sortie).
Le dépistage du radon doit être effectué par un ingénieur ou un
technicien spécialisé dans la radioactivité et l'hygiène
industrielle.
Décontamination de la zone de travail
Dans un premier temps :
- Revêtir une tenue étanche, et si nécessaire, porter un masque respiratoire
- Baliser la zone contaminée, la protéger et enfermer les objets contaminés dans des sacs de vinyle
- Prendre des mesures limitant la dissémination des produits : utiliser sur les liquides radioactifs un matériau absorbant (vermiculite, sable, terre, papier absorbant…), et pour les poudres, les humidifier afin de mieux les absorber avec un matériau adéquat.
Dans un deuxième temps : Décontamination de la zone de travail
:
La nature des supports contaminés et celle des substances
contaminantes guideront le choix de la technique à utiliser :
aspiration, lavage, traitement chimique. La décontamination
s'effectuera toujours de la limite externe de la zone vers
l'intérieur de façon à ne pas disperser ou étendre la
contamination.
Dans les cas où la période du radioélément est courte (quelques
jours par exemple), le plus simple et le plus efficace est de
fermer le local, et d'attendre que la contamination disparaisse
d'elle-même.
Tous les effluents et résidus de cette opération seront
recueillis avec le plus grand soin, ainsi que les objets et les
vêtements contaminés. Ces déchets pourront être éliminés dans
certains cas par l'intermédiaire de l'ANDRA (Agence nationale des
déchets radioactifs).
Suivi des actions correctives :
Une contre mesure devra se faire pour définir le taux de radon et
de ses descendants afin de permettre la réintégration du public
dans les locaux.
De plus, une alarme technique visuel ou (et) sonore devra
permettre de signaler à l'exploitant ou la personne responsable
du site la présence d'un défaut du(es) extracteur(s) mécanique(s)
avec des consignes explicites et affichées :
- Ouvrir les fenêtres et portes pour combattre la remontée du
taux de radon
- Appeler la collectivité de rattachement (numéro de
téléphone)
- Appeler l'entreprise (numéro de téléphone) ayant à charge la
maintenance des extracteurs pour remédier au plus vite au défaut
et remettre en fonctionnement l'installation
Les travaux de
dépollution
Principales consignes à suivre pour ce type de travaux :
- Utiliser des techniques produisant aussi peu de poussières que possible (pour le nettoyage, proscrire balais et aspirateurs ménagers)
- Aspirer systématiquement les poussières avec un aspirateur équipé de filtres à très haute efficacité (pour les petites quantités de poussières, préférer un nettoyage à l'humide) ;
- Porter des équipements de protection (vêtements, gants, appareil de protection respiratoire) ;
- Ne pas boire, fumer, manger, mâcher du chewing-gum sur les lieux de travail ;
- Se laver le visage et surtout les mains avant les pauses et la sortie.
Le cadre réglementaire
La réglementation concernant le monde du travail est destinée à
prévenir des risques liés à l'utilisation de rayonnements
ionisants en milieu professionnel. Elle prévoit un certains
nombre de mesures :
- Responsabilité du chef d'établissement,
- Respect des principes de radioprotection : justification,
optimisation et limitations des doses, pour tous les
travailleurs, et en particulier pour certaines catégories,
- Evaluation des risques par l'analyse des postes de travail et,
pour toute opération envisagée en " zone contrôlée ", évaluation
prévisionnelle des doses susceptibles d'être reçues par les
travailleurs,
- Désignation d'une " personne compétente " qui assiste
l'employeur dans l'organisation de la prévention,
Cette désignation est obligatoire dès lors que la présence, la
manipulation, l'utilisation ou le stockage d'une source ou d'un
générateur de rayonnement ionisant entraîne un risque
d'exposition pour les salariés de l'établissement, des
entreprises extérieurs ou des travailleurs non salariés
intervenant dans l'établissement,
- Définition de zones de travail en cas de source de rayonnement
dans l'entreprise. La définition des zones repose sur une
estimation théorique de la dose que recevrait un travailleur
présent en permanence sur ce lieu de travail. Ces zones doivent
être convenablement signalées et le personnel classé selon son
exposition professionnelle aux rayonnements ionisants,
- Suivi des personnes potentiellement exposées : surveillance
médicale et suivi dosimétrique individuel,
- Contrôles techniques de radioprotection, comprenant un contrôle
régulier des sources et appareils émetteurs de rayonnements
ionisants, ainsi qu'un contrôle des dispositifs de protection et
d'alarme, et des dispositifs de mesure,
- Contrôles techniques d'ambiance : ils ont pour objectif la
caractérisation de l'ambiance radiative des locaux de travail
(débits de dose externe, concentration de l'activité dans l'air
et contamination des surfaces),
- Formation et information des travailleurs. Tous les
travailleurs intervenant en zone contrôlée ou surveillée doivent
notamment recevoir une formation à la radioprotection,
- Traçabilité complète des matières radioactives,
- Maîtrise des rejets dans l'environnement.
Textes sont consultables en ligne sur le site de Légifrance.
Travailleur exposé : valeurs limites d'exposition et
classement
La notion de " travailleur exposé ", à la base du dispositif
réglementaire concernant les travailleurs, est définie à l'annexe
du Code du travail : " tout travailleur, salarié ou non, soumis
dans le cadre de son activité professionnelle à une exposition
aux rayonnements ionisants susceptible d'entraîner des doses
supérieures à l'un quelconque des niveaux de doses égaux aux
limites de dose fixées pour les personnes du public ".
L'exposition " environnementale " de la population générale, du
fait des activités humaines impliquant la radioactivité, ne doit
pas dépasser la dose efficace de 1 milliSievert par an (mSv/an),
ou des doses équivalentes de 15 mSv/an au cristallin et de 50
mSv/an en valeur moyenne pour tout cm2 de peau exposé (doses
fixées pour les personnes du public aux termes des articles R.
1333-8 et R. 1333-9 du Code de la Santé publique).
Sources :
- http://www.inrs.fr/ - Dossier : Prévention des risques liés à l'exposition professionnelle aux rayonnements ionisants
- http://www.travaux.com/dossier/amiante-plomb-termites/431/Le-radon-un-gaz-incolore-inodore-mais-pas-indolore.html
Tél : 04 42 24 40 75
Fax : 04 42 39 73 09
- http://www.ac-clermont.fr/hygiene-securite/Risques_et_ambiances/Radon/radon.htm
- http://kheops.champs.cstb.fr/Radon/
- http://webzine.cstb.fr/webzine/preview.asp?id_une=547
Auteur : Dominique Thibaud