Le niveau sonore ainsi que la durée d’exposition ont des impacts
plus ou moins importants sur le capital auditif. En règle
générale, un niveau sonore très élevé va provoquer une gêne
immédiate. Pourtant, une surdité professionnelle est
insidieuse : celle-ci ne se fait remarquer qu’au bout
d’un certain temps.
Chacun d’entre nous possède un capital de cellules
sensorielles qui ne sont pas remplacées.
Différents types de pathologies liées à l’exposition aux
nuisances sonores existent.
La fatigue auditive
Une surexposition au bruit provoque une fatigue
auditive. Inutile de dépasser le seuil minimum réglementaire
(voir en fin de dossier) pour la provoquer.
Elle se caractérise par une légère baisse de l’audition
et des acouphènes (sifflements ou bourdonnements). Les
cellules sensorielles sont atteintes mais peuvent encore
récupérer. Cette récupération se fait dans un milieu sonore calme
et varie en fonction du degré d’exposition.
La surdité
La surdité peut être provoquée en cas d’exposition à un niveau
sonore plus fort (une explosion par exemple) ou prolongé.
Tout ou partie des cellules de l’oreille interne est
détruite : c’est donc une pathologie irréversible.
Même les prothèses électroniques sont peu efficaces puisqu’elles
ne peuvent restituer la fonction auditive.
Suivant les cellules touchées, l’individu pourra plus ou
moins facilement se rendre compte de sa surdité. En
effet, lorsque ce sont essentiellement les cellules impliquées
dans les aigues qui sont touchées, le problème ne se fera pas
sentir lors des conversations mais plutôt lors de l’écoute de
bruits de fond, d’où la nécessité de consulter régulièrement un
médecin.
C’est une maladie professionnelle reconnue dans
le régime général et le régime agricole.
Les effets non traumatiques
Ces pathologies aussi appelées
« extra-auditives » (qui affectent d’autres fonctions
que l’audition) sont des effets dits physiologiques et
comportementaux. Ce sont les troubles qui sont causés
indirectement par le bruit : celui-ci peut
perturber la communication verbale, couvrir d’autres sons
importants pour l’homme et ainsi réduire sa vigilance.
Cette attention portée sur le bruit dérangeant et non sur le
bruit important peut être la source de nombreux maux :
- Elle peut provoquer indirectement des accidents du travail.
- Des études ont démontré que certains troubles cardiovasculaires comme l’hypertension pouvaient être provoqués par un environnement de travail bruyant.
- Une fatigue chronique peut s’installer si le niveau sonore subi dans la journée de travail ne permet pas une récupération totale pendant le sommeil, un phénomène d’autant plus important pour les personnes qui travaillent la nuit.
- Le bruit peut provoquer un stress chronique, incontrôlable car il rend le travailleur anxieux, l’empêche de se concentrer. Celui-ci peut être accompagné de maux de tête ou de troubles digestifs. En règle générale, 45 à 55 dB(A) paraissent être une fourchette de niveaux sonores acceptables pour un travail nécessitant une attention soutenue.
Il faut noter que le bruit n’est pas seul responsable. Accompagné
d’une exposition à certains agents chimiques, il est d’autant
moins supportable. En effet, certains produits chimiques
peuvent augmenter la sensibilité au bruit.
De plus, un individu peut croire qu’il s’est habitué à un bruit
alors que l’organisme continue, lui, à subir ses effets.