Réforme de l'Afpa - L'organisme de formation en sursis
L'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes,
qui emploie plus de 9.000 personnes et dispose de 210 centres en France,
connaît une mutation délicate depuis l'ouverture à
la concurrence du marché de la formation en 2009. Connaissant des
difficultés financière, elle doit à tout prix se
réorganiser.
Cogéré par l’État, les régions, les
syndicats et le patronat, le premier organisme de formation professionnelle
qui peinait à remplir ses sessions de formation et dont l’ex
direction est accusée d’avoir «commis des fautes mais
pas de malversation», avait vu ses frais de fonctionnement exploser
(hors masse salariale) : + 28 % en trois ans, à 250 millions d'euros,
alors que le chiffre d'affaires baissait de 17 %, à 865 millions.
En cause les déboires de son financeur Dexia et une crise de gouvernance
interne.
Le nouveau président de l'Afpa, Yves Barou, a affirmé vendredi
que le premier organisme français de formation était dans
une situation "tendue mais maîtrisée" et annoncé
"un plan de refondation" pour début décembre.
La phase de transition dans laquelle l’organisme se trouve doit
permettre à Yves Barou de faire face aux urgences. Le gouvernement
lui a, en effet, confié une quadruple mission. Celle-ci consiste
à «rebooster les activités», notamment avec
les entreprises (18 % du chiffre d'affaires) mais également «écouter
les messages envoyés par les prescripteurs régionaux»,
améliorer la compétitivité et donner une assise financière
à l'association qui ne dispose pas de fonds propres.
Ce plan, dont les grandes orientations seront précisées
en octobre, comportera aussi "des propositions plus globales"
pour "fluidifier" le parcours d'entrée en formation des
salariés et chômeurs et "réorganiser" la
chaîne avec les autres acteurs (régions, Pôle Emploi,
Etat).
La direction par intérim (un nouveau directeur est attendu avant
l'automne) s'active à recouvrer "plusieurs dizaines de millions
de créances" qui n'avaient pas été facturées
aux clients a expliqué M. Barou. La trésorerie est désormais
suffisante pour les trois mois à venir, assure-t-il.
Le futur modèle économique de l'Afpa sera basé sur une "forme de régulation" compte tenu "des missions de service public de l'Afpa", a précisé M. Barou. Il visera à "booster" les formations, notamment en direction des entreprises, et "améliorer la compétitivité" de l'Afpa.