En quoi la sûreté d’un établissement hospitalier est–elle
particulièrement ardue à gérer ?
La sécurité des hôpitaux est complexe car les sites sont très
divers et comportent de nombreuses fonctions indispensables aux
soins de la population. En outre, nos établissements doivent être
en mesure de faire face à une crise d’origine interne mais
également externe, comme cela a été le cas en novembre 2015 avec
un afflux massif de blessés suite aux attentats.
Dans la conception de notre politique de sécurité, nous ne devons
jamais perdre de vue que nous sommes avant tout un lieu ouvert au
public, dédié aux soins à la population.
Comment avez-vous construit la politique de sûreté,
compte tenu de ces contraintes ?
La politique de sécurité de l’AP-HP est élaborée à partir de
diagnostics de sécurité réalisés notamment en partenariat avec
les forces de l’ordre. Ils nous permettent d’identifier nos
vulnérabilités et d’engager les actions correctrices nécessaires,
qu’elles soient en termes de procédures ou d’investissements. Le
but est de prioriser notre action afin d’être le plus efficace
possible. Nos équipements doivent rester absolument en
fonctionnement en cas de crise, cela détermine ainsi les mesures
d’urgence à appliquer. L’objectif est de faire en sorte que nos
sites soient toujours en mesure d’accueillir et de soigner des
patients en situation d’urgence.
Comment votre politique sécurité a-t-elle évolué depuis
les attentats de 2015 ?
Au lendemain des attentats, le ministère de la Santé a élaboré un
plan d’actions sécurité que nous avons décliné à l’AP-HP. La
politique de sécurité d’un hôpital doit s’attacher bien sûr
à préserver la sécurité des biens et des informations mais
également la sécurité des personnes qui peuvent avoir de
multiples statuts : personnels, patients, visiteurs, étudiants…
c’est donc une politique multidimensionnelle et que l’on veut
cohérente qui va de la vidéoprotection au contrôle des accès en
passant par des mesures bâtimentaires (renforcement des accès aux
locaux par exemple). Les hôpitaux sont ouverts sur la ville. Il
faut adapter cette ouverture à nos impératifs de sécurité.