Les risques pour la santé, physiques comme psychologiques, occupent une place de choix de nos jours dans le quotidien des entreprises et ce, quelque soit le secteur d’activité. 

 

Les enjeux d’une campagne de prévention


Prévention de santé au travail : de quoi parle-t-on ?

La notion de prévention santé regroupe les mesures et les actions ayant pour but d’améliorer la santé globale d’une population. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il s’agit même de « l’ensemble des actions menées dans le but d’améliorer la santé publique ». L’objectif est « d’éviter l’apparition de troubles » qui « pourraient affecter la population ». En milieu professionnel, cette logique s’applique sur les règlements et entretiens des locaux dans lesquels évoluent salariés et collaborateurs afin d’assurer leur bien-être. Ainsi, la législation française établit sa propre définition de la « santé et de la sécurité au travail » : « La prévention des risques professionnels a pour objet de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés. L'obligation de sécurité de l'employeur est le corollaire de son pouvoir de direction. Elle revêt une dimension éthique, juridique et économique forte et fait l'objet d'un encadrement législatif et jurisprudentiel important. »

 

Visée et objectifs des campagnes de prévention en entreprise

Prendre des actions pour préserver la santé et sécurité au travail est donc un devoir légal pour l’employeur. Si celles-ci peuvent être menées par différents acteurs, internes ou externes à l’organisation (les entreprises peuvent bénéficier du conseil et de l’expertise d’organismes de prévention comme les Carsat, les Aract, les comités régionaux de l’OPPBTP, ndlr) : il arrive un moment où il faut les promouvoir. C’est le rôle des campagnes de prévention. Concrètes, imagées ou informatives, elles ont toujours pour but de sensibiliser les travailleurs sur les risques qui les concernent, ou d’alerter sur d’éventuels comportements individuels.
 

 

Campagnes de prévention : entre réussites et échecs


Les campagnes de prévention fonctionnent

Quantitativement et statistiquement, il est délicat d’affirmer que toutes les campagnes de prévention fonctionnent. Comment le savoir alors ? Peut-être en se penchant sur le public visé. À ce sujet, une enquête téléphonique nationale (juillet 2008) relayée par Santé Publique France, portant sur la manière dont les campagnes de prévention étaient perçues par les individus et sur leur impact, révélait qu’1 Français sur 8 « concentrait l'ensemble des qualités qui ferait de lui un récepteur idéal aux campagnes de prévention ». La « fiabilité perçue » des campagnes apparaît également très forte. Mais surtout, les dernières campagnes « semblent avoir eu un impact très significatif sur les comportements », indiquent les résultats de l’enquête. 

 

Campagnes de prévention : les raisons de l’échec

Pourtant, il n’y a pas de recette miracle en la matière : l’étude montrait également que, même si l'aspect moralisateur des campagnes n’était pas forcément un obstacle à cette efficacité, « l'angoisse n’était pas toujours un bon moyen d'inciter à changer de comportement ». Si l’on ne pense pas sa campagne de prévention suffisamment en amont, l’on prend le risque d’être contre productif, voire inaudible.
 

 

Organiser sa campagne de prévention


Avant et après la prévention : de la préparation aux évaluations

Au début d’un projet, nombreux sont ceux qui ont le réflexe de vouloir s’attaquer tout de suite aux moyens à mettre en œuvre. Au contraire, il vaut mieux, avant toute chose, s’assurer de la pertinence et de la consistance de la campagne. 

 

  • Quels sont les changements souhaités ? 

  • Quels sont les publics/services visés dans mon entreprise ? 

  • Tout le monde est-il concerné par l’action de prévention sinon, mes collaborateurs ont-ils tous les mêmes besoins ? 

 

Ensuite, il faut aussi choisir les messages précis à faire passer et le moyen de le transmettre. Il est bien sûr indispensable de hiérarchiser les actions en fonction de l’importance des risques évalués et des moyens mobilisables par l’entreprise (organisationnels, humains, techniques et financiers).

 

Mais en admettant que la campagne de prévention soit un succès, l’enjeu ne s’arrête pas à son déploiement. Toute campagne réussie comporte une évaluation des actions déployées. Cela permet d’effectuer des ajustements, au besoin, en fonction de la demande et des réactions des publics cibles. Mesurer l’efficacité des actions mises en œuvre sera ainsi essentiel. Comme le rappelle l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), « ce mode de suivi passe par une phase de réflexion collective dans la démarche de prévention, que celle-ci soit issue d’une situation critique (accident du travail, maladie professionnelle, crise etc.) ou d’une opportunité créée par un projet. » Chaque action conduite doit faire l’objet d’une évaluation : pour comparer les résultats avec les objectifs fixés. La mise en place de critères ou d’indicateurs,  issus d’une réflexion collective, est nécessaire. L’INRS en dresse justement une liste.

 

La prévention : un enjeu collectif

Mais si l’on veut s’assurer du bon déploiement de sa campagne de prévention en entreprise, la meilleure option reste celle de la penser avec et pour ses effectifs. Que tout le monde s’accorde, en amont, sur les fameux objectifs, moyens et résultats attendus. Selon l’INRS, « la direction et l’encadrement doivent être porteurs de la démarche de prévention et des actions qui en découlent : la défendre, et assurer les moyens de sa pérennité. Les représentants du personnel, les services de prévention en santé au travail doivent être partie prenante de cette démarche. Tous les salariés de l’entreprise ont un rôle à jouer depuis l’identification des risques jusqu’à l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’actions de prévention. »

 

 

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