Dexia Sofcap, société d'assurances spécialisée, a publié il y
a quelques jours, dans une note conjoncturelle, une tendance
provisoire des absences pour raison de
santé dans la fonction publique territoriale et hospitalière
entre 2007 et 2010. L’étude complète sera publiée fin 2011.
Tous les indicateurs sont au rouge : l’absentéisme augmente,
concerne de plus en plus d’agents, de plus en plus souvent et de
plus en plus longtemps.
Principales raisons évoquées : le vieillissement des
effectifs et la pénibilité.
Les arrêts de travail pour raison de santé sont en augmentation
constante depuis plusieurs années dans la fonction publique
territoriale et hospitalière : 12 % entre 2007 et 2010
pour la première, 6 % sur la même période pour la
seconde.
Dans les collectivités territoriales, sur l’ensemble des arrêts
pour raison de santé, on observe une hausse de 16 % des
arrêts pour maladie (maladie ordinaire ou longue maladie) et de
10 % des accidents de travail (AT). Par ailleurs, les AT
concernent un nombre croisant d’agents, s’aggravent, surviennent
plus souvent (+10 %) et durent plus longtemps (+19 %)
par rapport à 2007.
Dans la Fonction publique hospitalière, le nombre d'arrêts pour
raison de santé a augmenté de 6 % entre 2007 et 2010 (avec
des différences en fonction de la taille de l’établissement comme
dans les collectivités territoriales). Ici aussi, les AT
concernent davantage d'agents (+10 %), plus souvent
(26 %) et plus longtemps (+18 %).
Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer un tel absentéisme
relatif à maladie ou accident, deux fois plus élevé que dans le
secteur privé (en moyenne, dans les collectivités locales, 22,6
jours d’absence annuels pour raison de santé par agent, 9 jours
pour les mêmes raisons dans les grandes entreprises privées).
L’âge moyen des agents (44,7 ans dans la FP territoriale) et leur
vieillissement sont de premières pistes d’explication, de même
que la forte féminisation des emplois : la fonction publique
territoriale et hospitalière serait ainsi plus sujette à la
maladie et à la maternité. Le recul de l’âge de la retraite
devrait, en outre, contribuer à aggraver cette tendance dans les
prochaines années.
La pénibilité du travail, plus particulièrement dans la fonction
publique hospitalière, est une cause également évoquée pour
justifier cette forte hausse des absences depuis quatre
ans : réduction du temps de travail, augmentation de la
pression, défaut de management, conditions difficiles (bruit,
activité en extérieur, port de charges, horaires décalés)…
Certains se sont tout de même interrogés sur la pertinence d’un
possible lien entre un absentéisme prononcé et les conditions
financières de l’arrêt de travail : le fonctionnaire
conserve l’intégralité de son traitement, dès le premier jour,
lorsqu’il est malade et les contrôles étaient jusqu’à présent peu
nombreux. La situation évolue puisque depuis septembre dernier,
les caisses primaires d'assurance-maladie peuvent contrôler les
arrêts de travail des agents de l'État.
Dexia Sofcap, jugeant que la redistribution des compétences et le
contexte économique général toujours « maussade »
expliquent prioritairement la situation, affinera son analyse et
précisera le coût financier de ces arrêts dans quelques mois.
Plus d’infos :
http://www.dexia-sofcap-sofcah.com/actualites.html