Retour à l'emploi après une longue maladie : comment s’y prendre ?

Retour à l'emploi après une longue maladie :  comment s’y prendre ?
DOSSIER
MANAGEMENT RH / QVT || Maintien dans l'emploi / prévention désinsertion / 13/09/2024

Reprendre son activité professionnelle après un long arrêt maladie, après une longue absence, peut s’avérer très délicat. Le retour à l’emploi génère parfois appréhension et difficultés pour le salarié ainsi que du stress et des complications pour l’employeur. Dans de pareils cas de figure, l’entreprise doit veiller à penser en amont le retour en question afin de faciliter la réintégration.

C’est un moment qui peut être difficile à vivre : reprendre le travail une longue maladie ou un accident du travail. Au moins 40 % des travailleurs ont pu être confrontés à cette situation une fois dans leur vie.

Retour à l’emploi après un arrêt maladie :
pourquoi est-ce si difficile ?

Réintégration

Une nécessaire introspection avant le retour à l’emploi

Même si l’on est théoriquement certain de retrouver son poste après un long arrêt maladie, la reprise ne se déroule pas toujours en pleine sérénité. En effet, entre le départ et le retour, divers changements psychologiques ou personnels peuvent rendre la reprise délicate chez le salarié concerné : solitude, déménagement, stress, ennui, douleurs et séquelle physiques ou psychologiques etc. Tout cela sans compter la perte de sens et de motivation qui touche parfois les travailleurs en arrêt. En raison de ces bouleversements, un décalage se créer parfois entre l’employé et son entreprise au moment de la reprise.

Une adaptation délicate lors de la réintégration

En fonction donc des séquelles et du quotidien du salarié malade, sa reprise pourra être plus ou moins difficile. Si le retour au travail peut être vécu comme une libération, une bouffée d’air frais (journées structurées, rencontres, validisme social, revenus ndlr) cela ne garantit pas pour autant qu’il ne se déroule sans problème. Il arrive que des travailleurs reprenant leur activité voient leurs performances baisser, aient plus de mal à se concentrer. Ainsi, selon un rapport de la Ligue nationale contre le cancer de 2013, les deux principales difficultés signalées par les personnes qui avaient repris le travail étaient la fatigue et les effets indésirables des traitements pour 42 %. Aussi, ils peuvent avoir perdu les rapports qu’ils entretenaient auparavant avec leurs collègues. Cela rendrait bien sûr caducs les effets positifs du retour.

Après la maladie, avant le retour à l’emploi :
préparer sa réintégration

Arrêt maladie

Des besoins et aménagements, médicaux comme organisationnels, peuvent s’avérer nécessaires pour une bonne réintégration professionnelle.

Préparer le retour à l’emploi en tant que salarié

Comme nous l’avons vu précédemment, il peut être pertinent d’interroger en amont sa motivation et ses attentes vis-à-vis de la reprise et de son poste (approche mentale). Une visite de pré-reprise, dans les locaux de son entreprise, peut permesttre au salarié concerné de prendre la température et d’amorcer doucement la réintroduction. Reprendre contact avec des collègues (et superviseurs) peut également renforcer l’envie d’un retour, en assurer les fondations. Revenir avant le retour met en évidence des besoins ou difficultés spécifiques (aménagements, horaires etc.) Une grande partie des besoins de temps partiels thérapeutiques sont estimés à cette occasion.

Préparer le retour à l’emploi en tant qu’employeur

Le retour à l’emploi doit être anticipé et préparé par l’entreprise, avec sérieux et empathie. Un employeur peut maintenir le contact avec la personne en arrêt, sans la brusquer. Il peut aussi sensibiliser son équipe et encourager la bienveillance. Mais nous encourageons surtout à la réflexion prévoyante concernant les possibles aménagements (travaux, télétravail, horaires aménagés, mobilier spécialisé etc.) pour une reprise justement plus sereine.

Retour à l’emploi : deux approches parallèles

Réintégration

Les problèmes liés au retour à l’emploi étant connus et documentés, des dispositifs et des aides ont été imaginés pour faciliter la reprise et garantir un suivi.

Devoirs et obligations de l’employeur lors de la réintégration

Avant toute chose, l’employeur est tenu de respecter ses obligations légales envers le salarié de retour d’arrêt. Par exemple, une visite médicale avec le médecin du travail est obligatoire dans les 8 jours suivants la reprise. De même, la réintégration doit obligatoirement se faire au même ou à un poste similaire. Mais en dehors du simple cadre législatif, des bonnes pratiques sont à privilégier. Selon l’Agefiph, « si vous êtes son responsable, pensez à ajuster les objectifs que vous fixez à la personne, le temps qu’il retrouve ses marques ». En somme, sachez vous adapter à la situation de votre salarié. 

Retour d’arrêt maladie : du soutien pour l’employé

L’Agefiph, dans ce même extrait, recommande également à l’employeur d’orienter le cas échéant son travailleur vers un médecin du travail. Mais de manière générale, il est conseillé aux salariés en reprise de se faire accompagner en parallèle. Équipe RH, psychologue… tous les soutiens sont bons à prendre. Enfin, gardez en tête que le chemin peut être progressif. Pour rappel, selon l’Assurance Maladie, un employé en reprise peut bénéficier d’une reprise à temps partiel ou d'un aménagement de son activité en termes de rythme, de durée ou de charge. Ces mesures sont prescrites par le médecin traitant et soumises à l'accord du médecin-conseil de l’AM.

En savoir plus

- « Reprise du travail après un arrêt long », dossier Ameli Assurance Maladie, août 2023
- « Revenir au travail après une absence de longue durée pour raison médicale. Brochure pour les travailleurs. », document INRS, 2015
- « Travailler avec une santé altérée : comment prévenir la désinsertion professionnelle ? », article de revue INRS, mars 2019
- « Cancer du sein : la difficile reprise du travail », article Inserm, septembre 2023
- « Guide pour faciliter le retour à l’emploi après un arrêt de longue durée », dossier Agefiph

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