Nous avons impulsé une action d'envergure en faveur de la prévention du risque agression
Responsable du pôle Gestion Préventive
MAIRIE DE TOULOUSE
Pouvez-vous nous présenter la politique de prévention des risques professionnels de la Mairie de Toulouse ?
Nous sommes confrontés
à la gestion des risques
inhérents à
une grande ville française
: la 4e au niveau démographique.
La ville de Toulouse est une
vaste entreprise publique.
Les risques professionnels
sont donc très divers
: risques chimiques, routiers,
de chutes de hauteur, psychosociaux...
La réglementation européenne
nous impose la rédaction
du Document Unique depuis
2001. Nous nous sommes donc
attelés à une
opération d'évaluation
et d'analyse des risques professionnels
de façon à faire
émerger des priorités.
Certains axes nécessitent
un arbitrage budgétaire
important et doivent être
classés en fonction
de la gravité et de
la fréquence d'exposition
du risque. Nous avons également
des thématiques de
prévention récurrentes,
faisant l'objet de campagnes
de sensibilisation constantes
: le port des E.P.I, l'hygiène
et le lavage des mains, ...
La Mairie de Toulouse se
distingue également
par une démarche active
et ciblée de prévention
du risque agression, lequel
constitue un risque psychosocial.
Dites-nous en un peu plus.
En effet, nous avons impulsé, depuis septembre 2007, une action d'envergure en faveur de la prévention du risque agression. Le plan de formation s'échelonne sur trois ans. A l'origine de ce projet : les émeutes urbaines de 2005. Nos agents travaillant en zone urbaine sensible avaient alors été agressés verbalement et physiquement. Nous avons, par ailleurs, constaté que les personnels des mairies annexes sont soumis à des agressions verbales courantes. Ainsi, nous avons établi un cahier des charges et créé une formation sur mesure avec un cabinet privé. Le Fonds National de Prévention nous a accompagnés financièrement. Les agents sont réunis par zone géographique (cette formation fondée sur une approche par territoire est inédite), hors présence de la hiérarchie : ils sont ainsi plus libres de parler de leur ressenti. Nous sommes bien conscients que cette action ne constitue pas une solution magique : elle ne réglera pas tous les problèmes. En revanche, elle a permis aux agents de se sentir plus écoutés par la D.R.H et aux directions de bénéficier d'une réelle analyse des difficultés qu'elles rencontrent. La démarche nous apprend également à accueillir et aborder différemment le public afin de désamorcer l'agressivité.
Vous présenterez
ce retour d'expérience
lors d'une conférence
sur Préventica ?
Oui, le salon nous donne
l'opportunité de parler
de notre expérience
en matière de gestion
du risque agression, malheureusement
trop peu souvent abordé.
Mais attention, nous restons
humbles et pragmatiques sur
le sujet car, socialement,
tout est possible aujourd'hui.
Malgré une réelle
prise de conscience et connaissance
des problèmes, nous
ne sommes pas à l'abri
de l'agression, quelle que
soit sa nature et sa gravité.
Ce n'est pas la seule raison
de notre présence les
4 et 5 février prochains.
En effet, nous voulons favoriser
la visite du salon par les
agents. Dans chaque direction
le souhaitant, des délégations
s'y rendront à l'initiative
des responsables de service.
Il s'agit pour nous d'une
véritable opportunité
d'échange et de rencontre
avec les professionnels de
la prévention, les
industriels mais aussi avec
d'autres collectivités
territoriales. L'expérience
des autres est toujours intéressante.
Préventica est un salon
essentiel pour nous : néanmoins,
la meilleure des volontés
doit être suivie d'un
véritable investissement
politique (tout n'est pas
budgétaire) pour être
suivie d'effets sur le terrain.
C'est pourquoi nous n'avons
de cesse d'agir pour faire
de la prévention une
priorité.