Lilian ROBIN - TRIPALIUM : Contribuer, à mon niveau, à faire connaître la réalité de la violence et de la souffrance au travail

Contribuer, à mon niveau, à faire connaître la réalité de la violence et de la souffrance au travail

|| Santé au travail / Conditions de travail
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01/06/2009
Lilian ROBIN - TRIPALIUM
Lilian ROBIN
Conseiller en prévention, ACFI dans la Fonction Publique, Auteur
TRIPALIUM

Actuellement conseiller en prévention et ACFI dans la Fonction Publique Territoriale, vous serez présent à Préventica Lyon dans quelques jours, non pas comme exposant mais pour dédicacer un livre. Racontez-nous votre parcours.

J’ai une formation d’ingénieur en Prévention des Risques Industriels Hygiène Sécurité Environnement (PRIHSE) et je suis titulaire d’un CESS « Management psychologique des organisations », délivré par l’Université Pierre Mendès France de Grenoble. J’ai exercé pendant plusieurs années des fonctions de responsable sécurité environnement dans une usine de la plasturgie puis je suis parti vivre un an au Mexique. C’est durant cette période que j'ai écrit le roman. A mon retour en France, j'ai choisi d'intégrer la Fonction Publique Territoriale, en tant que conseiller en prévention et ACFI. Mon parcours prévention est donc finalement assez linéaire, hormis cette année mexicaine consacrée au voyage et à l’écriture.

Votre présence sur le salon tient au sujet de votre ouvrage Tripalium, un roman sur le thème des risques professionnels. Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à l’écrire ?

Le personnage principal du roman, Arno Libilin, est un jeune responsable sécurité environnement fraîchement débarqué des études et qui découvre, non sans tourments, le monde industriel. Il est question d’accidents du travail, de maladies professionnelles, d’humiliations, de harcèlement… Des thématiques que les préventeurs connaissent bien et qui, à mon sens, n’ont pas l’écho qu’elles méritent. Lorsque j’occupais moi-même le poste de responsable sécurité environnement, qui implique de nombreux temps d’écoute, les gens me confiaient des légendes d’entreprises, me faisaient partager des destins compliqués, me rendaient parfois complice d’aventures inavouables… En gros, me donnaient la matière première pour un roman. C’est dans cet état d’esprit que j’ai entamé le récit, comme passeur, témoin privilégié chargé de mettre en forme et d’inventer une cohérence à ces morceaux de vie livrés un à un. En les intégrant à une histoire, en prenant la liberté d’un aller-retour entre vie professionnelle et vie privée, entre réalité et pure fiction, je souhaitais contribuer, à mon niveau, à faire connaître la réalité de la violence et de la souffrance au travail.

Vous l’avez écrit pour faire réagir les patrons ou les salariés ?

C’est le travail en lui-même que je souhaitais questionner et donc tous ses acteurs. Y compris ceux qui ne travaillent pas d’ailleurs…

L’écriture du roman a-t-il changé votre manière d’appréhender la prévention ?

Concernant mon action au quotidien l’écriture n’a fait que renforcer cette conviction de l’absolue nécessité de faire progresser la prévention, de préserver la santé physique et mentale des travailleurs.

Pensez vous qu’un tel livre peut faire évoluer les mentalités ?

Mes ambitions sont très modestes et en tant que préventeur je n’ignore pas la lenteur des processus en jeu dans les changements de "culture". Si toutefois je peux, au travers d’une fiction, contribuer d’une manière un peu originale au débat, mon "travail" d’écriture n’aura pas été vain.

Y aura-t-il un second roman ?

Un deuxième roman, sûrement ! Juste le temps de remplir la boîte à idées.

Qu’attendez-vous de Préventica ?

Je ne manquerai pas de parcourir le salon à la recherche d’innovations, de solutions concrètes et de contacts professionnels. Quant à ma présence autour de "Tripalium", j’espère trouver un espace de dialogue et d’échanges avec les pairs et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, s’intéressent à la prévention des risques professionnels.