La lutte contre l'absentéisme est aujourd'hui un enjeu prioritaire pour les collectivités locales

Le taux d'absentéisme dans les collectivités territoriales a bondi de 18% entre 2008 et 2013, comment l'analysez-vous ?
Effectivement, le taux d'absentéisme des agents territoriaux n'a cessé d'évoluer à la hausse depuis 2008. Après une forte évolution (+ 6 % entre 2007 et 2009 et + 5 % entre 2009 et 2010), le taux d’absentéisme progresse de façon constante d’environ 2 % par an depuis 2010.
La maladie ordinaire est la première cause d'absentéisme (44%), suivie par la longue maladie (32%), l'accident du travail (15%) et la maternité (10%).
Si la part de la maladie ordinaire est pratiquement constante, il faut souligner depuis 2012-2013 une baisse importante du nombre des arrêts les plus courts au profit des plus longs. Globalement, les agents territoriaux s'arrêtent moins souvent mais plus longtemps.

Quelles évolutions avez-vous constaté sur les indicateurs concernant les accidents du travail ?
Tout d'abord, il faut rappeler que dans la fonction publique territoriale, le terme accident du travail englobe les accidents de service, les accidents de trajet et les maladies professionnelles. Dans ce domaine également, les clignotants sont au rouge. La gravité des accidents a augmenté de 48% depuis 2007 ! Si l'accident de service continue à représenter une large part des accidents du travail, il faut retenir l'augmentation significative de l'impact des maladies professionnelles. A l'égal du secteur privé, les reconnaissances de maladies professionnelles, et principalement les TMS, se sont multipliées ces dernières années.

A combien chiffrez-vous le coût de l'absentéisme dans les collectivités ?
Nous avons évalué le coût moyen des absences pour raison de santé à 1 772€ par agent employé. Ce chiffre concerne le coût direct des indemnités journalières et frais médicaux pris en charge par l'employeur. Mais au delà de ce chiffre immédiatement perceptible, les coûts indirects peuvent faire exploser la facture : coût du remplaçant et de sa formation, coût de la gestion administrative de l’absence et coût de la désorganisation engendrée dans les services, sans parler du déficit en termes d’image, lié à l’impossibilité d’assurer un service de qualité pour l’usager.
Les collectivités doivent aujourd'hui prendre le problème de l'absentéisme à bras le corps et trouver des solutions tant en termes de prévention que d'organisation.