Jean-Claude ROBERT - PSRE : Développer la sensibilisation à la réalité du risque routier, sous ses nombreuses facettes et par différentes voies

Développer la sensibilisation à la réalité du risque routier, sous ses nombreuses facettes et par différentes voies

|| Risque routier
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01/05/2010
Jean-Claude ROBERT - PSRE
Jean-Claude ROBERT
Président
PSRE

Pouvez-vous nous présenter l’Association PSRE ?
L’Association a été créée en 1998 par de grandes entreprises ayant signé des «chartes» de sécurité routière avec l’Etat et des assureurs impliqués dans la couverture des flottes automobiles. La légitimité de cette initiative tenait à l’expérience déjà acquise par certains secteurs d’activité (pétroliers, travaux publics…) en matière de prévention du risque professionnel. Le but assigné à la jeune Association était de créer un carrefour d’idées et de bonnes pratiques partageables, de pouvoir élever une voix autonome dans un souci du moyen/long terme, de susciter et accompagner des innovations en matière de prévention. L’organisation est fondée sur la confiance de grands acteurs professionnels et d’une équipe pluridisciplinaire d’intervenants de haut niveau ; le moteur en est collégial.

En quoi votre action est-elle essentielle pour les salariés des entreprises ? De quelle manière intervenez-vous ?
L’expression de PSRE et ses actions spécifiques sont perçues comme des points de repère par les grands noms de la prévention des risques professionnels, professionnels ou spécialistes. L’ambition d’actualiser en permanence les référentiels de prévention rend essentielle la mission de PSRE comme «concentrateur» des retours d’expériences et de «redistributeur» des meilleures pratiques. L’attachement à enrichir le management du risque routier en entreprises et collectivités profite à moyen terme aux centaines de milliers de salariés des organisations industrielles ou de services les plus engagés.
PSRE développe la sensibilisation à la réalité du risque routier, sous ses nombreuses facettes (économique, sociale, humaine, de réputation et d’image, modernité des relations du travail) et par différentes voies : tables-rondes d’experts reconnus, réunions-débats interentreprises, films basés sur des retours d’expérience, animations participatives de diagnostics de terrain. Par voie de conséquence, PSRE s’investit dans la promotion des méthodes de prévention : des ouvrages les plus simples (guide prévention pratique dans les petites entreprises) aux plus élaborés (référentiel du Management de la Sécurité Routière en entreprise), sans oublier le notoire guide «Pour réussir la prévention dans sa PME». Pages Internet dédiées aux aspects juridiques et ateliers interactifs de diagnostic de la prévention dans sa propre organisation sont d’autres moyens mobilisés, grâce aux financements partenariaux des Assureurs de la FFSA. Afin de ne pas verser dans le complexe de la «tour d’ivoire» PSRE accompagne aussi, jusque dans leurs mises en œuvre concrètes, des expérimentations de terrain (parcs d’activité, pôles SR départementaux, plans de mobilité des communautés urbaines).

Quel constat tirez-vous de la prévention des risques routiers dans les entreprises ?
Les statistiques de sinistralité émanant des régimes de couverture professionnelle - notamment de la CNAMTS - parlent d’elles-mêmes : les progrès de la sécurité routière en entreprise ont été plus rapides que dans la «société civile», malgré une exposition au risque toujours présente (moins de métiers sédentaires, plus de km parcourus par usager professionnel). Ces résultats sont dus à l’action des entreprises sur elles-mêmes (notamment sur l’organisation des déplacements et des communications), sur les véhicules, sur les compétences des salariés. Les démarches professionnelles de prévention ne connaissent plus de tabous (alcool et stupéfiants, téléphone au volant). Néanmoins, le risque du trajet domicile/travail pèse de plus en plus lourd pour les régimes professionnels et les assureurs privés ; son positionnement à la frontière de l’entreprise et du domaine public en rend la prévention plus complexe. Le potentiel d’influence des entreprises n’en est pas moins important… encore tarde-t-il à être reconnu et encouragé.

Sur quelles problématiques mettez-vous l’accent en ce moment ?
Elles sont liées à certaines faiblesses des plans de prévention, ainsi qu’à des leviers nouveaux :
- L’identification claire du téléphone (et manipulation du GPS) au volant est nécessaire, s’agissant d’un facteur de risque en développement,
- La poursuite de l’action contre l’alcoolisation et l’imprégnation en stupéfiants comme facteur de maîtrise diminuée des déplacements, ainsi que la vigilance sur les excès médicamenteux impactant la conduite,
- La nécessaire intégration des impératifs de sécurité dans les plans de mobilité promus par les grandes collectivités territoriales,
- Le développement de synergies entre les actions de santé au travail et la prévention du risque routier (troubles musculo-squelettiques, vision, déficit de sommeil et somnolence).

Vous êtes partenaire de Préventica depuis plusieurs éditions et nous vous retrouverons à Lille dans quelques semaines. Qu’attendez-vous de cette édition Nord Europe ?
Chaque édition Préventica révèle de réels progrès en matière de moyens de prévention et sécurité : innovations technologiques, pertinence accrue des offres de conseil et de formation, interrogations toujours plus pointues. Il n’est pas vain de fréquenter une édition régionale, à deux années de distance. A ce titre, PSRE ne vient pas seulement pour animer des conférences et tables-rondes ou rencontrer ses adhérents, mais encore pour s’enrichir de l’écoute et l’échange, facteurs de dépassement des défis actuels.