Nous abordons les TMS avec une double approche : Santé et Performance
Ingénieur ergonome, Directeur Développement Clients
SOLUTIONS PRODUCTIVES
Pouvez-vous nous
présenter Solutions
Productives ?
LP : Solutions Productives
est un cabinet-conseil privé
et indépendant créé
il y a 20 ans à Rennes.
En développement constant
(3 ergonomes au départ,
15 aujourd'hui) il se déploie
maintenant au niveau national
via plusieurs agences. Nous
sommes spécialisés
dans le conseil en ergonomie,
organisation du travail et
management : cela signifie
que nous ne prenons pas seulement
en compte l’aménagement
des postes mais prônons
une démarche beaucoup
plus globale.
Solutions Productives intervient
dans plusieurs domaines :
prévention des risques
professionnels (TMS, risques
psychosociaux…), conception
de nouveaux moyens de travail
dans les secteurs industriels
(process prenant en compte
très tôt le facteur
humain) et tertiaires, gestion
du handicap, conseil en ergonomie
de produit (volonté
des industriels d’adapter
le produit aux utilisateurs)
et formation (secteurs de
l’ergonomie, de la prévention
des TMS et des risques psychosociaux).
Enfin, reconnus comme expert
par les partenaires institutionnels
sur les questions de santé
au travail, nous collaborons
avec l’INRS, la CNAMTS,
les CARSAT, l’ANACT,
les ARACT et la MSA sur certaines
publications (co-auteur de
la brochure INRS ed N°878 :
« Diminuer les
TMS dans la filière
viande, c’est gagner
en Performance»).
La spécificité
de Solutions Productives,
sa force aussi, est d’avoir
constitué une équipe
d’ergonomes issus d’horizons
différents : HSE,
psychologie, ingénierie,
santé (formation paramédicale)
et plus récemment d’un
consultant en management.
Notre cabinet propose ainsi
une équipe et des compétences
pluridisciplinaires reconnues
comme un atout par nos clients
(70% de taux de fidélisation).
On associe communément
l’ergonomie à
une conception nouvelle des
objets et des postes de travail
et le lien avec la prévention
des risques au sens large
(et plus particulièrement
les risques psychosociaux)
n’est pas évident.
Expliquez-nous en quoi l’ergonomie
peut-elle intervenir dans
le domaine de la prévention
des risques professionnels ?
Le propre de l’ergonomie
est d’adapter le travail
à l’homme ;
nous agissons donc dans tous
les secteurs d’activité
en diffusant des méthodes
d’analyse et de recherche
de solutions sur un plan correctif
(pour régler des problèmes
déjà présents).
Nous sommes ici, dans la représentation
de l’ergonomie telle
que tout le monde l’entend.
Mais on fait aussi appel à
nous pour anticiper les problèmes :
nous intervenons alors en
conception des locaux ou postes
de travail, organisation du
travail et des process, management.
Cela implique une vision beaucoup
plus large de l’ergonomie,
s’inscrivant dans une
démarche globale et
cohérente associant
les enjeux de prévention
des risques et de performance.
L’ergonomie analyse
le travail réel et
s’attache à identifier
les points de tensions à
risque pour la santé
(physique, mentale et psychique)
et l’atteinte des résultats.
Le ressenti du salarié
est indissociable de l’aménagement
de son environnement de travail.
L’aspect managérial
prend ici tout son sens grâce
à une approche mettant
en évidence dans le
travail, les tensions organisationnelles.
En fait, on constate que les
TMS et les difficultés
psychosociales (RPS) sont
intimement liés.
Préventica
consacre son dossier thématique
mensuel aux personnels de
l’aide aux soins. Il
s’agit d’un secteur
d’activité dans
lequel vous intervenez et
dans lequel le lien entre
TMS et RPS prend tout son
sens. Expliquez-nous.
Les problèmes psychosociaux
et les TMS sont en effet,
des problèmes récurrents
dans le secteur de l’aide
aux soins et l’un
des domaines où le
lien entre les deux est le
plus flagrant. Notre expertise
nous permet donc d’intervenir
à plusieurs niveaux
et parfois très tôt.
Nous tentons d’anticiper
les problèmes en étudiant,
par exemple, la prise en compte
du travail dans les concepts
architecturaux des hôpitaux
et des maisons de retraite.
Nous agissons également
sur l’organisation du
travail et le management afin
de conserver un bien-être
individuel et professionnel
en favorisant la qualité
de service : ce sont
des métiers difficiles
psychologiquement et cela
accentue la survenue d’autres
difficultés comme les
problèmes articulaires,
le mal de dos, les tendinites…
Un rapport de la CNAMTS
révèle que 80%
des maladies professionnelles
sont des TMS. A ce sujet,
vous avez développé
une démarche innovante
de Prévention. Pouvez-vous
nous en parler ?
En effet, les ingénieurs
ergonomes de Solutions Productives
ont développé
une démarche innovante
de prévention des TMS
notamment, en prenant en compte
le déroulement des
tâches dans le temps
au plus tôt dans les
projets de conception. Nous
sommes convaincus que là
où il y a des TMS,
la performance n’est
pas au rendez-vous. Nous abordons
les TMS avec une double approche :
Santé et Performance.
La clé est d’analyser
les contraintes sans culpabiliser
les entreprises, de réorganiser
le travail pour permettre
d’améliorer les
conditions de travail sans
pour autant pénaliser
la dynamique de croissance
de la structure. Il faut que
l’organisation du travail
permette l’amélioration
du geste : avant de travailler
sur les postures, il faut
en comprendre le sens et améliorer
l’environnement de travail.
A ce titre, nous avons développé
un outil de simulation numérique
(4D) intégrant les
espaces de travail et les
flux (déjà primé
il y a quelques années
sur Prévent’Ouest
Rennes, il a encore évolué
depuis) : il éclaire
les différentes façons
d’agir sur les flux
pour davantage les adapter
aux hommes et femmes qui travaillent
sur les systèmes de
production dans un double
objectif de santé et
performance.
Les TMS sont au centre
de toutes les préoccupations,
on en parle partout, les campagnes
de sensibilisation sont nombreuses.
Pourtant les chiffres ne semblent
pas s’infléchir,
au contraire. Pensez-vous
que l’on a enfin trouvé
les clés pour les réduire
dans les prochaines années ?
Pendant longtemps on a pris
le problème à
l’envers, à
savoir informer sur les risques
et les dommages sans donner
à voir de réelles
portes de sortie. On a ensuite
tenté de régler
les problèmes a posteriori
sans prendre en compte ni
comprendre les contraintes
de ceux qui conçoivent,
organisent et décident.
Et puis on a culpabilisé
les entreprises en axant la
réflexion sur :
« les trop fortes
cadences », « la
répétition des
tâches »,
« le poste de travail
mal aménagé »,
« le stress »…
Pour avancer, il faut relier
les questions de Performance/Santé
et opter pour une démarche
pérenne qui s’intègrera
dans les projets de l’entreprise.
La réflexion progresse
petit à petit à
ce sujet et l’on commence
même à sensibiliser
les futurs concepteurs dès
leur formation. Les chefs
d’entreprises et les
managers intègrent
eux aussi que des salariés
en bonne santé sont
plus performants et participent
à la croissance de
l’activité. On
parle beaucoup des TMS car
tout le monde sait qu’il
s’agit là d’un
problème fondamental :
s’ils sont assurément
le mal du siècle, leur
réduction est une question
de survie économique !
Je suis convaincu qu’avec
une démarche cohérente,
multidisciplinaire et globale,
on progressera.
On vous compte parmi
les exposants de Préventica
depuis plusieurs éditions.
Que vous apporte l’événement ?
Nous avons un développement
national et il nous semble
essentiel d’être
présents régulièrement
en région. Nous venons
rencontrer des prospects bien
sûr mais aussi nos clients :
ils sont nombreux à
venir nous voir sur les salons
pour se tenir informer de
nos dernières innovations
et solutions nouvelles. Les
conférences, que nous
animons sur chaque édition
nous permettent de débattre
avec les visiteurs, d’autres
professionnels comme nous
et des institutionnels et
organismes référents.
Préventica contribue
à créer du lien
entre les forces vives de
la prévention des risques
professionnels.