Philippe BRISEMEUR - LU FRANCE : Dans le domaine de la sécurité, rien n'est jamais gagné, il faut sans cesse impulser de nouvelles dynamiques pour maintenir le cap.

Dans le domaine de la sécurité, rien n'est jamais gagné, il faut sans cesse impulser de nouvelles dynamiques pour maintenir le cap.

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01/06/2008
Philippe BRISEMEUR - LU FRANCE
Philippe BRISEMEUR
Animateur sécurité du site LHF
LU FRANCE

Pouvez-vous nous préciser votre fonction au sein de Lu France ?

Je suis animateur sécurité sur le site industriel de LU à LHF depuis 6 ans, après avoir exercé cette même fonction sur une autre usine LU auparavant. Ma fonction consiste à animer la « sécurité » sur le site afin de diminuer voir supprimer tous les accidents. L’objectif affiché de LU France étant bien sûr d’atteindre le « ZERO accident ». J’ai également en charge la gestion de la prévention et de la protection incendie ainsi que la partie gardiennage du site. Mon rôle consiste à développer une démarche sécurité appelée WISE, inspirée de la méthode DUPONT de NEMOURS. Je crois beaucoup à la communication dans ce domaine : c’est, avec la formation, un élément essentiel pour changer les comportements et acquérir une culture sécurité qui permettra d’éviter les accidents.

Présentez-nous l’entreprise ?

L’usine LU de La Haye Fouassiere a été construite en 1985 et, en 2002, elle a doublé ses capacités de production pour maintenant produire 45.000 tonnes de biscuits par an.
Cette usine, après avoir appartenue au Groupe DANONE pendant plusieurs décennies, fait maintenant partie du Groupe KRAFT. Elle emploie 450 personnes environ, des intérimaires et quelques entreprises extérieures.

La société est très investie dans la prévention des risques professionnels. Quelles démarches avez-vous mis en place pour prévenir les accidents et améliorer la qualité de vie de vos salariés ?

La branche biscuit LU est entrée dans une démarche sécurité depuis 3 ans. La société DUPONT de NEMOURS nous guide dans cette évolution axée sur le changement de nos comportements sécurité : analyse systématique des événements accidentels, engagement constant sur la sécurité via les dialogues sécurité. Notre culture sécurité a ainsi évolué positivement en 3 ans (notre TF est passé de 35 à 15).
Les procédures que nous avons engagées sont à la fois basées sur les comportements et sur la sécurité des équipements. Après les travaux de mise en conformité des équipements, suite aux décrets de 1993, nous étions arrivés à un palier et les accidents ne diminuaient plus. Le personnel pensait travailler sans soucis sur les machines car elles étaient conformes aux normes de sécurité. Le risque était ignoré et le moindre écart devenait fatal. Dans ce contexte DUPONT nous a apporté son expérience. Le principe est simple mais trop souvent oublié : il ne suffit pas d’avoir un véhicule avec tous les équipements de sécurité possibles pour éviter l’accident. Celui qui crée l’accident est bien le conducteur de la voiture. Dans l’industrie ce parallèle est aussi vérifié : même avec une machine conforme, lorsque l’opérateur détourne les procédures et contourne les sécurités, l’accident survient.
L’autre facteur important est la prise de conscience et l’implication de tous : le directeur et son équipe mais aussi l’ensemble du personnel encadrant de l’usine. Tous doivent être convaincus de la démarche. Rien ne sert de produire une tonne de biscuits rapidement et le moins cher possible, si nous ne parvenons pas à éviter les accidents.
Parallèlement nous avons mis en place une équipe d’experts en ergonomie sur le site. Chaque année, nous avons 2 ou 3 « chantiers ergonomie » et cela nous permet de diminuer les risques de TMS. Des outils et méthodes comme le LEAN, 5S nous permettent également de nous améliorer au quotidien.
Bien sûr, tout cela est mis en place avec l’aide et le concours des membres du CHSCT et des correspondants sécurité présents dans les ateliers. Ces personnes sont des relais qui font de la sécurité notre préoccupation quotidienne.

Avez-vous pu mesurer les évolutions et améliorations en terme de sécurité ?

Oui, car en l’espace de 3 ans nous avons diminué le nombre d’accidents par deux. Mais nous sommes à nouveau sur un palier et il nous faut retrouver une dynamique. Dans ce domaine, rien n’est jamais gagné, il faut sans cesse impulser de nouvelles dynamiques pour maintenir le cap.

Vous comptez parmi les parrains de Prévent’Ouest. Pour quelles raisons avoir choisi de vous associer à cet événement ?

Il est important pour l’entreprise de conserver un lien avec les acteurs de la sécurité. De plus, Prévent’Ouest nous offre l’opportunité de partager notre expérience et échanger avec d’autres entreprises. LU est une marque connue dans la région des Pays de la Loire et nous tenons à renforcer nos liens avec les acteurs régionaux.
De mon côté, je serai présent durant les deux jours et coordonnerai le déplacement de nos personnels : je veux qu’ils soient informés de ce qui est possible de faire en terme de sécurité.