Sylvain Langlais - Cramif : Un plancher conçu pour les charpentiers primé par la Cramif

Un plancher conçu pour les charpentiers primé par la Cramif

SECURITE DE LA PRODUCTION ET DES CHANTIERS ||
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12/06/2024
Sylvain Langlais - Cramif
Sylvain Langlais
contrôleur sécurité BTP
Cramif

Chaque année depuis 25 ans, les trophées de la Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif) récompensent les sociétés dans leurs démarches de prévention des risques professionnels. Une façon d’accompagner ces entreprises, de les distinguer pour les actions innovantes mises en œuvre et de les valoriser.

En 2023, Trois Moulins Habitat a été récompensé pour avoir mis en place un plancher en béton sous combles. À quels besoins cette initiative répondait-elle ?
Cet aménagement visait à améliorer le travail des charpentiers. Tout ceci part d’échanges avec le maître d’ouvrage, Trois Moulins Habitat, et les entreprises qui travaillent pour lui. Nous avons évoqué un certain nombre de problèmes de sécurité en lien avec les opérations de charpente. Quand vous êtes au dernier étage d’un immeuble, le plafond est majoritairement constitué de plaques de plâtre. Lors de la pose d’une charpente bois sur un toit d’immeuble, souvent, il y a juste une pièce de bois qui relie les deux façades. Il n’y a donc pas d’appui alors que les salariés sont sur des postes de travail en élévation. On s’est demandé s’il n’y avait pas une possibilité de faire un plancher béton à ce dernier niveau, sous les combles, pour qu’ils puissent intervenir sur quelque chose de solide et stable.
 
Au-delà du volet sécurité, quels sont les avantages pratiques d’un tel dispositif ?
Pour aménager sa charpente, le charpentier est sur un support plus ergonomique que s’il travaillait depuis un échafaudage, une plateforme ou une échelle… Ce plancher lui offre aussi une surface de stockage directement sur le lieu de pose. Cet aménagement peut se dupliquer sur tout type de construction, d’ailleurs Trois Moulins Habitat va l’intégrer à ses prochains chantiers. Enfin, en termes d’entretien et de pérennité, la copropriété aura un accès aux combles plus sûr.

Grâce notamment à l’escalier de service de l’Atelier 77, récompensé par la même occasion ?
Exactement. En fait, c’était un double trophée. À partir du moment où le cabinet d’architecte Atelier 77 avait un plancher béton, il a pu concevoir un escalier de service en colimaçon qui venait s’y arrimer. Et c’est plutôt rare d’ajouter une volée d’escaliers entre le dernier niveau de logements et les combles. Cela facilitera les opérations de maintenance futures sous combles.

Dans son évaluation Risques professionnels en 2019 et 2020, l’Assurance Maladie a montré que les mesures de prévention sont mises en œuvre dans 75 % des cas lorsque qu’elles sont inscrites dans les documents contractuels, contre seulement 40 % dans le cas contraire. A l’aune de cet enjeu, quel a été le degré d’accompagnement de la Cramif auprès de TMH ?  
Sur cette opération, j’avais interpellé Trois Moulins Habitat et évoqué avec eux les démarches que nous menions en direction des maîtres d’ouvrage pilotées par la Caisse nationale d’assurance maladie. Nous nous sommes rencontrés dans leurs locaux et nous avons travaillé sur un dossier à venir. À ma demande, ils nous ont proposé une opération qui allait débuter, nous avons travaillé sur des pièces écrites dans lesquelles nous avons pu y indiquer clairement que les combles seraient en béton et que cela aurait des conséquences sur les modes opératoires. Car l’enjeu c’est de pouvoir l’intégrer en amont des opérations de chantier. Aujourd’hui, le lien est existant, il s’est formalisé avec cette démarche, la défiance que l’on pourrait avoir vis-à-vis d’un contrôleur de sécurité est loin derrière nous.