Pierre-Paul EDEL - Services de Santé au Travail 72 : Santé au travail-Pour une meilleure prévention dans les entreprises

Santé au travail-Pour une meilleure prévention dans les entreprises

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01/07/2005
Pierre-Paul EDEL - Services de Santé au Travail 72
Pierre-Paul EDEL
Directeur
Services de Santé au Travail 72

Les services de santé au travail des régions Pays de la Loire et Bretagne sont présents sur le salon Prévent'Ouest pour témoigner de leur place particulière dans le domaine de la prévention des risques professionnels.
Ce sont aujourd'hui 1500 professionnels, dont 625 médecins du travail qui oeuvrent en faveur de toutes les entreprises des deux régions.
Ainsi, 144.000 entreprises et 1.500.000 salariés disposent d'un conseiller de proximité.

La médecine du travail... hier et aujourd'hui
Sur le plan national, la médecine du travail telle qu'elle est née en 1946 se concentrait sur l'aptitude au poste de travail. Cinquante-huit ans plus tard, la réforme lancée par le gouvernement cherche à la recentrer sur la prévention. Cette réforme de la médecine du travail répond aussi à une directive européenne du 12 juin 1989 qui prône une approche pluridisciplinaire pour mettre en place la notion de "santé au travail", avec pour ambition la prévention primaire, s'appuyant sur l'évaluation des risques. La réforme a été amorcée en 1998 et traduite au plan législatif dans la loi de modernisation sociale de janvier 2002.

Quel est l'esprit de la réforme ?
D'après Gabriel Paillereau du Cisme "l'action se fera enfin sur le milieu de travail".
La réforme répond aux exigences de la directive européenne de juin 1989, qui impose une approche pluridisciplinaire de la santé au travail, avec pour objectifs de mieux évaluer les risques professionnels et de développer la prévention primaire, qui consiste à agir le plus en amont possible des risques professionnels. La priorité absolue, c'est l'action sur le milieu de travail. Les médecins du travail seront davantage présents sur le terrain. De plus, ils seront aidés par les Intervenants en prévention des risques professionnels, les IPRP.

A propos de la pluridisciplinarité...
La pluridisciplinarité mise en place par la réforme devrait permettre d'alléger le travail du médecin pour certaines tâches et d'améliorer la prévention. Dans cet objectif de prévention, de nouveaux Intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP) seront amenés à épauler la médecine du travail : ergonomes, hygiénistes, toxicologues, épidémiologistes, formateurs... pour privilégier les actions sur le terrain, sur les lieux de travail.
Les IPRP, ingénieurs, ergonomes, toxicologues ou encore épidémiologistes, seront habilités s'ils répondent à des exigences fixées par les textes. Ils devront avoir une solide formation en santé et sécurité.

Les interventions des IPRP se font sur les actions de prévention les plus pertinentes, au plus près des postes de travail, et déploieront de nouveaux moyens pour accroître l'efficacité de leurs actions :

  • Aide à l'évaluation des risques

  • Formation et information en entreprises sur les risques professionnels

  • Adaptation de la surveillance médicale à la réalité des risques professionnels

  • Participation à la production de connaissances scientifiques sur la santé des salariés au travers d'enquêtes locales et nationales

  • Travail en réseau avec les tous les acteurs de la prévention : CRAM, OPPBTP, ARACT, Organisations professionnelles, ...

Pour mémoire
La médecine du travail ne fait pas partie du système national de protection sociale. Il s'agit d'une organisation autonome de droit privé placée sous le contrôle du ministère du Travail. Elle permet aux salariés du secteur privé de bénéficier d'une surveillance médicale visant à leur éviter toute altération de la santé du fait de leur travail. Si le nombre de ses salariés est suffisant pour justifier l'emploi d'au moins un médecin du travail à temps plein, une entreprise doit créer un service d'entreprise. Dans le cas contraire, elle doit adhérer à un service interentreprises, à charge pour elle de participer au financement de ses dépenses de fonctionnement "proportionnellement au nombre des salariés".