Pascal BARTHE - DRIRE MIDI-PYRENEES : Par le biais de Préventica, la prévention se donne des perspectives

Par le biais de Préventica, la prévention se donne des perspectives

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01/10/2008
Pascal BARTHE - DRIRE MIDI-PYRENEES
Pascal BARTHE
Adjoint du chef de service EIRM (Environnement Industrie et Ressources Minérales)
DRIRE MIDI-PYRENEES

Pouvez-vous nous expliquer les missions de la DRIRE Midi-Pyrénées ?

La Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE) de Midi-Pyrénées est un service déconcentré de l’Etat. Elle compte environ 160 agents, avec une forte proportion de cadres et de techniciens. Un directeur régional unique a autorité sur les huit départements de cette vaste région, peu densément peuplée. Les missions de la DRIRE, assurées pour le compte de différents donneurs d’ordres - Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, Ministère du Développement Durable… - sont diverses. Parmi les missions régaliennes, nous procédons au contrôle technique sur les appareils à pression et les véhicules (prérogative datant d’un décret napoléonien). Par ailleurs, nous contrôlons et instruisons les dossiers des canalisations de gaz, des lignes électriques et des barrages. La division environnement industrielle représente l’une de nos tâches les plus vastes : nous contrôlons les installations classées (comportant des risques accidentels ou chroniques), les mines et les carrières. Concernant ces dernières, la DRIRE occupe la fonction d’inspecteur du travail et assure, de ce fait, la protection des salariés.

Quels sont les principaux risques auxquels sont confrontés les salariés des carrières ?

Il est important de préciser qu’en France, 15 à 20 accidents graves surviennent dans les mines et carrières chaque année. Ce sont essentiellement des problèmes liés au maniement des engins (camions, dumpers…) et à la circulation sur les chantiers. Les risques relatifs aux travailleurs isolés nous préoccupent également. Ce domaine est, en fait, soumis à des risques similaires à ceux des secteurs du bâtiment et des travaux publics. Comme dans ces métiers, il reste encore beaucoup d’améliorations à apporter concernant la sécurité des salariés : depuis fin 2007, nous enregistrons deux blessés graves et deux décès sur les sites de Midi-Pyrénées. C’est beaucoup trop.

De quelles manières pouvez-vous intervenir pour améliorer les conditions de travail dans les mines et carrières ?

Dans ce secteur d’activité, nous assurons le rôle de contrôleur. Nous surveillons la bonne application des actions de prévention de l’Etat. Nous vérifions la mise aux normes des véhicules, l’existence de formations adéquates pour les chauffeurs, la connaissance et l’application des consignes de sécurité sur le chantier, le port des EPI… En 2008, environ 120 visites de carrières (1/3 des sites de la région) auront abordé les problématiques de sécurité routière : contrôle des véhicules, signalisation sur les sites, port de la ceinture de sécurité, éclairage …
Nous sommes extrêmement vigilants quant à la vérification des documents mis à la disposition des salariés en terme d’hygiène et sécurité. Nous veillons notamment à la stricte application du RGIE (Règlement Général des Industries Extractives). Il s’agit d’un règlement propre aux carrières, comportant certaines particularités. Il donne des consignes relatives aux risques spécifiques : maniement des explosifs, utilisation des machines pour l’extraction…
La DRIRE ne dispense pas de formation auprès des salariés ; les exploitants sont, ici, aidés par les OEP, organismes extérieurs de prévention. Ce sont eux qui conseillent l’exploitant en matière de sécurité et dispensent les heures de formation aux salariés. Le recours à ces organismes est obligatoire et leurs rapports sont très utiles au bon déroulement de notre mission.

La DRIRE Midi-Pyrénées est partenaire de Préventica Sud-Ouest Toulouse. Qu’attendez-vous de l’événement ?

Nous étions déjà là en 2006 et il était logique de réitérer l’expérience. Nous attendons le retour du salon depuis deux ans car c’est le lieu idéal pour rencontrer partenaires et institutions. En règle générale, nous exerçons principalement des missions de contrôle. Préventica nous offre l’opportunité de prendre du recul, de réfléchir sur notre métier et d’échanger avec des intervenants comme l’UNICEM (Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction) à propos de nos actions futures en matière de contrôle et de prévention des risques. Les relations que nous tissons avec la Caisse Régionale d’Assurance Maladie sont également importantes. Nous avons sûrement des démarches à mener ensemble pour améliorer les conditions de travail dans les mines et les carrières sur le long terme. Par le biais de Préventica, la prévention se donne des perspectives. C’est primordial, car le match de la sécurité n’est jamais gagné : il faut sans cesse répéter les mêmes consignes et ne jamais baisser la garde. La banalisation des tâches est le plus gros facteur de risques.
Au sein de notre administration, lorsque l’on exerce un métier de préventeur, on a un réel sentiment d’utilité. Je reconnais avoir, parfois, un rôle casse-pieds mais pour une noble cause : la sécurité.