Lisa ATTELAN - CNCDS : Je suis une femme de conviction

Je suis une femme de conviction

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01/12/2008
Lisa ATTELAN - CNCDS
Lisa ATTELAN
Présidente
CNCDS

La Confédération est née d’une très forte volonté de progrès et d’améliorer la prévention du risque en santé publique et des salariés. Expliquez-nous ?

En effet, j’ai créé la CNCDS il y a 6 ans, animée d’une farouche volonté de faire progresser les conditions de travail des collecteurs de déchets, d'apporter un travail de qualité dans la collecte des déchets de soins à risques infectieux et d'améliorer la prévention du risque en matière de santé publique.
A l’origine, je suis un chef d’entreprise : je dirige depuis 12 ans une PME dans le secteur professionnel des déchets en milieu de soins. Voyant que la profession était peu écoutée et entendue, constatant l’isolement des dirigeants face à leurs difficultés, j’ai décidé de créer une confédération des collecteurs de déchets spéciaux. Le chemin fut long pour convaincre les entreprises de nous rejoindre et de se battre mais, petit à petit, la confédération a pris de l’ampleur. Il y a encore beaucoup à faire mais je suis une femme de conviction et je me battrai aussi longtemps qu’il le faudra. Le but de la CNCDS est de promouvoir l’activité, la défendre, mais aussi de définir un label de qualité à l’attention de nos clients. Nous avons élaboré une charte très stricte à laquelle doivent se conformer tous nos adhérents. Nous sommes très vigilants sur le respect de la réglementation et des procédures de sécurité. La gestion des déchets de soins à risques infectieux est primordiale pour nous. Notre rôle est de sensibiliser les producteurs de déchets des risques qui peuvent être encourus et d'amener à une prise de conscience plus rigoureuse des pouvoirs publics. A l'heure actuelle, avec les réglementations mises en place il est difficilement admissible d'apprendre encore que des personnes sont confrontées à des accidents de piqûres, que la négligence d'une non collecte réglementaire entraîne quelquefois des catastrophes médicales, sans parler du choc psycho-émotionnel. La mesure du risque et de l'hygiène n'est malheureusement pas toujours considérée à son juste titre.

Qui sont vos adhérents et les secteurs d’activité qui font appel à vous ?

Nos adhérents sont de plusieurs natures. Nous rassemblons évidemment des sociétés de collectes de produits de soins et de déchets industriels toxiques. Nous comptons aussi parmi nos adhérents, des entreprises qui nous fournissent des éléments pour notre activité : les fabricants de conteneurs par exemple. Leur présence à nos côtés est importante car ensemble nous réfléchissons aux améliorations à apporter pour faciliter le travail des collecteurs ou accroître leur sécurité.
Quant aux clients de nos adhérents, ce sont tous les professionnels de santé, organismes de santé, mais également des Collectivités, des Institutionnels, des groupements hospitaliers, des entreprises à réglementation sur la traçabilité des déchets et des patients en auto-médication.

Comment intervenez-vous pour réduire les risques professionnels des collecteurs?

L’organisation en confédération nous donne plus de poids pour agir. A la base tout d’abord, nous menons des actions de sensibilisation auprès de nos adhérents et de leurs salariés. Nous leur proposons des formations et contrôlons le respect des consignes de sécurité. Nos adhérents ont une obligation de prévention des risques inhérents à leur profession. Nous avons même en projet de créer un centre de formation pour généraliser les bonnes pratiques : le métier de collecte est un secteur à haut risque – piqûres, coupures ou inhalations entraînant des infections et maladies plus ou moins graves - il faut en être conscient. Nous intervenons aussi auprès des professionnels de santé pour les inciter à plus de responsabilité dans la gestion de leurs déchets : il y a encore des produits ou instruments infectés jetés dans les bennes classiques sans aucune protection. Enfin, la confédération tente de mobiliser les pouvoirs publics à un contrôle de l'application de la législation dans ce domaine. Les mentalités avancent, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Le syndicat sera présent à Toulouse en février prochain pour Préventica Sud-Ouest. Qu’attendez-vous de l’événement ?

Le concept d’un salon régional dédié aux risques professionnels nous a séduits. Le siège de la CNCDS est à Toulouse et nous ne pouvions pas laisser passer l'opportunité d'être présents sur un salon d'une telle envergure, qui nous donne de surcroît la possibilité de nous exprimer par le biais d'une conférence lors du Congrès. Nous ferons le nécessaire à ce qu'un maximum d'adhérents, relations professionnelles et institutionnelles soient présents, et nous tenterons de sensibiliser à une gestion sécuritaire en matière de déchets de soins ou toxiques. Nous sommes très motivés par cette première expérience. Nous espérons communiquer plus largement pour échanger sur la sécurité et l'amélioration des conditions de travail de la profession de collecte des déchets à risques infectieux et dangereux.