Philippe RUTON - CASTORAMA : La prévention ne s’arrête jamais

La prévention ne s’arrête jamais

|| Santé et sécurité au travail
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01/04/2010
Philippe RUTON - CASTORAMA
Philippe RUTON
Responsable Hygiène Sécurité Sûreté France
CASTORAMA

Castorama, enseigne nationale de vente d’articles de bricolage a fait de la prévention des risques professionnels une priorité depuis une dizaine d’années. Avec 13 000 collaborateurs et plus de 100 magasins sur le territoire, les métiers et les risques sont nombreux et maîtrisés. Néanmoins, la prévention ne s’arrête jamais, comme nous l’explique Philippe Ruton, Responsable Hygiène, Sécurité, Sûreté de Castorama pour la France.

Vous serez présent à Préventica Nord Europe en juin, comme à chaque fois depuis plusieurs éditions. Qu’est-ce qui incite Castorama à participer avec tant de régularité ?
La première participation de Castorama à Préventica date de Lille 2008. Depuis, avec les responsables sécurité des régions, je m’efforce d’être présent sur chaque événement. Avant 2008, la prévention des risques était déjà une priorité pour l’enseigne Castorama, mais nous travaillions beaucoup en circuit fermé. Par notre participation à Préventica Lille il y a deux ans, nous avons cassé ce schéma et nous sommes ouverts à d’autres compétences. C’est la seule manifestation permettant de rencontrer l’ensemble des acteurs de la santé au travail en un seul lieu. Castorama travaille avec 21 partenaires nationaux en ce qui concerne sa politique de prévention des risques et nous retrouvons la majorité d’entre eux sur Préventica, ce qui prouve que c’est un Salon reconnu par la profession. Il était donc indispensable pour nous de soutenir l’événement.

Préventica a-t-il modifié votre approche de la prévention ?
Certainement. Rencontrer l’ensemble de nos partenaires en trois jours est un avantage. Sur un salon, l’approche est différente, plus conceptuelle et plus partenariale : nous ne parlons pas de chiffres, mais de démarches. Préventica nous a certainement permis d’aller plus loin dans notre action et de faire évoluer notre perception de la santé au travail. L’échange avec d’autres entreprises s’est avéré enrichissant et nous avons noué des liens plus étroits avec l’Institution Prévention et les organismes de santé au travail. Ce rendez-vous bisannuel nous est devenu indispensable, car il nous offre l’opportunité d’aller chercher des compétences dans des domaines auxquels nous ne pensions pas. Préventica Nord Europe 2010 sera même l’occasion de franchir un nouveau cap dans notre collaboration avec la CRAM Nord-Pas-de-Calais.

L’engagement de Castorama en terme de prévention des risques est notoire. Mais vous nous expliquez n’être pas encore au bout du chemin. Sur quoi mettez-vous l’accent aujourd’hui ?
La prise de conscience de l’urgence à préserver la santé de nos salariés date d’une dizaine d’années. Nous avons alors impulsé des démarches sur l’ensemble du champ de la sécurité au travail (manutention, incendie, poussières de bois, ergonomie…). Ceux-ci sont maîtrisés et il y a peu d’accidents : nous sommes maintenant sur une base de vérification et d’application des démarches sur le long terme. Mais la prévention est en permanente évolution : elle est devenue plus pragmatique et plus collaborative au cours des dernières années. A la lumière de ces changements et de nouveaux process disponibles (cotations officielles de l’INRS notamment), nous procédons à l’entière refonte de notre Document Unique avec l’aide de partenaires extérieurs comme Bossons Futé. Nous préparons un Document plus complet basé sur l’observation précise de chaque poste de travail. Mais, le changement majeur, révélateur d’une évolution plus profonde de l’appréhension de la santé au travail, est d’avoir su y associer l’ensemble des acteurs de l’entreprise. On le voit bien sur Préventica d’ailleurs, la prévention des risques ne peut plus aujourd’hui se passer de l’implication des salariés et d’une équipe de prévention pluridisciplinaire. De ce fait, les plans d’action sont plus pertinents et réellement adaptés aux travailleurs. Tout le monde y gagne !

Derrière les évolutions du Document Unique, c’est l’essence même de votre métier qui a évolué ?
Évidemment ! Maintenant, l’évaluation des risques dans le Document Unique implique d’évoluer vers une étude plus poussée des activités pratiquées au sein des établissements. Ce nouvel outil d’évaluations des risques étant plus complexe, il nécessite un recours à des compétences externes. Nous avons besoin de tous les acteurs de la prévention pour y intégrer les changements. Nous pensons que la santé au travail se pratique sur le terrain, nous allons régulièrement en magasin avec Mélanie Lefebvre, ma collaboratrice échanger avec le responsable sécurité et le directeur et faire évoluer la façon d’aborder la prévention.