3,5 millions de salariés travaillent de nuit en France

MANAGEMENT RH / QVT || Bien-être
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11/03/2011
La DARES vient de l'annoncer dans une récente étude intitulée « le travail de nuit des salariés en 2009 » : 15,2% des salariés français soit plus de 3,5 millions de personnes sont des travailleurs nocturnes habituels ou occasionnels

La DARES vient de l’annoncer dans une récente étude intitulée « le travail de nuit des salariés en 2009 » : 15,2% des salariés français soit plus de 3,5 millions de personnes sont des travailleurs nocturnes habituels ou occasionnels.
Par rapport aux chiffres de 1991, la tendance s’est fortement accélérée : on compte un million de salariés de nuit supplémentaire. Il concerne davantage les hommes que les femmes : 21,4% contre 9% même si l’écart diminue (depuis 2001, le travail nocturne des femmes est autorisé dans l’industrie). En effet, on observe une forte augmentation du travail en horaires décalés chez les femmes depuis 20 ans : 29% en 2009 contre 20% en 1991.
C’est le tertiaire et, plus particulièrement le secteur des services, qui emploie le plus de salariés durant la nuit. 1/3 du travail nocturne concerne le secteur des services publics : militaires, policiers, plus de 260 000 pompiers ainsi que
350 000 infirmières et personnels de santé (majoritairement des femmes) ou encore 270 000 conducteurs (surtout des hommes). On observe néanmoins un rapide développement du travail de nuit dans l’industrie.

Alors que dans l’Union européenne la législation s’harmonise, l’évolution entre les pays est contrastée. Ainsi, si l'emploi nocturne se développe en France, il a tendance à diminuer dans certains pays voisins (sur une période récente).

En terme de santé et de bien-être, la situation est compliquée pour ces travailleurs même si l’avantage financier qu’il procure est avoué. Le travail de nuit s’accompagne souvent d’horaires atypiques (soirs, week-end, jours fériés) et d’emplois du temps variables d’une semaine à l’autre (sans véritable visibilité de planning à plus de quelques jours). Les salariés considèrent en général leur travail plus difficile : plus de polyvalence sans réelle latitude décisionnelle, plus forte contrainte de rythme de travail, pression plus forte, confrontation accrue à la détresse humaine et à la violence…
Par ailleurs, cette activité, à l’encontre du rythme biologique naturel, nécessite une plus grande vigilance et augmente le risque d’accident. Les principaux intéressés pensent néanmoins être mieux formés à la prévention et plus conscients des dangers.
Sur une longue période, on estime que le travail de nuit n’est pas favorable à la santé (psychologique et physique) : on parle plus souvent qu’ailleurs d’usure professionnelle.

Consulter l’étude « Le travail de nuit des salariés en 2009 » :
www.travail-emploi-sante.gouv.fr