Recommandations pour éviter les transmissions soignant-soigné

SECTORIELS || Etablissement de santé
/
30/01/2012
Le Haut conseil à la santé publique (HCSP) publie un rapport concernant la transmission, quoique rare, d'un virus d'un professionnel de santé à un patient

 

Le Haut conseil à la santé publique (HCSP) publie un rapport concernant la transmission, quoique rare, d'un virus d'un professionnel de santé à un patient. Il préconise un dépistage plus précoce, la généralisation des précautions standard et de la vaccination.

En septembre 2009, la Direction générale de la santé a saisi le Haut conseil de la santé publique afin qu’il révise ses avis relatifs à la prévention de la transmission de deux virus hématogènes(VIH, hépatites C - VHC) des professionnels de santé aux patients, en complément de la saisine d’août 2007 concernant cette même problématique pour le VHB.

La possibilité de transmission est faible et les accidents exceptionnels (pour le VHB par exemple, tous les soignants sont vaccinés) mais le risque existe, à des degrés différents selon :

  • Le type de soins réalisés,
  • Le niveau de respect des précautions standards,
  • La charge virale plasmatique du soignant infecté.

Le rapport précise que pour qu'une transmission survienne, il faut que le sang du soignant ou un liquide biologique contaminé par son sang entre en contact avec une muqueuse, un tissu, le site opératoire ou la peau lésée du patient. La transmission peut se faire directement, mais ce cas de figure est rare.
Dans tous les cas, les infections entrainées par ces trois virus peuvent devenir chroniques et graves chez le patient contaminé.
Certains professionnels sont forcément plus concernés (chirurgiens par exemple), mais l'ensemble des personnels de santé, du secteur public et du secteur privé, doit être sensibilisé au risque.

 

Le HCSP propose plusieurs axes de prévention pour éviter la transmission soignant-soigné des virus hématogènes:

  • Respect des précautions standards
  • Vaccination systématique des soignants contre l'hépatite B avec vérification de l'immunisation,
  • Meilleure identification des soignants infectés par un diagnostic précoce,
  • Mesure et réduction de la charge virale des soignants infectés,
  • Proposition de l’adoption d’une démarche responsable aux soignants infectés (qui ont le devoir de ne pas aggraver l'état de santé de leurs patients tout en bénéficiant à une certaine confidentialité concernant leur état de santé).

Par ailleurs, il propose de créer une commission nationale d'évaluation du risque soignant-soigné :

  • Pour évaluer en toute impartialité, au cas par cas, les situations complexes et de nature très diverse (un schéma type n’est pas applicable ici),
  • Centraliser les dossiers concernant les soignants infectés,
  • Faire des recommandations pour faire progresser la prévention, notamment auprès des futurs professionnels de santé,
  • Donner un avis consultatif, non opposable (le (futur) soignant devrait néanmoins avoir des arguments forts pour justifier de ne pas suivre l'avis, notamment en cas de problème ultérieur du fait du non-suivi de cet avis),
  • Proposer une éventuelle restriction d’activité sur la base d’une évaluation spécifique.

 

Consulter le rapport du HCSP :
http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20110614_trstsevirushema.pdf