Le suicide, troisième cause de décès des agriculteurs

Cette étude a été menée conjointement par l’INVS (Institut National de Veille Sanitaire et la CCMSA (Caisse Centrale de Mutualité Sociale Agricole) sur les années 2007, 2008 et 2009.

Les résultats confirment que la population agricole se distingue des autres populations de travailleurs par un excès de décès par mort violente, en particulier par suicide et par chute accidentelle.
Les agriculteurs exploitants présentent un risque de décéder par suicide trois fois plus élevé chez les hommes et deux fois plus élevé chez les femmes, que celui des cadres.

La catégorie sociale des agriculteurs exploitants est celle qui présente la mortalité par suicide la plus élevée parmi toutes les catégories sociales.

Le nombre de suicides parmi les agriculteurs pourrait même être sous-estimé, la CCMSA n’enregistrant les suicides survenus chez ses affiliés que lorsque ceux-ci sont reconnus comme accidents du travail.

L’étude menée par l’INVS et la CCMSA avait pour objectif de mesurer chaque année la mortalité par suicide et par causes externes dans la population des exploitants agricoles et d’en suivre l’évolution entre 2007 et 2009.
Chez les hommes, 417 suicides ont été dénombrés entre 2007 et 2009. Chez les femmes, 68 suicides ont été dénombrés pour la même période.
Au total, sur les trois années, les suicides représentent chez les hommes 15 % de l’ensemble des décès, soit la troisième cause de décès après les décès par cancer (32 %) et par affection de l’appareil cardio-vasculaire (19 %). Chez les femmes, ils représentent 6,8 % de l’ensemble des décès après les cancers (49 %) et les pathologies de l’appareil circulatoire (18 %).

Les résultats apportent également des éléments mettant en évidence, notamment, une surmortalité par suicide à partir de 2008, particulièrement marquée chez les hommes dans les secteurs d’élevage bovins. Cela coïncide avec la survenance des problèmes financiers rencontrés sur la période dans ces secteurs.

Les deux organismes ont prévu de poursuivre cette surveillance des causes de décès des exploitants agricoles et une intégration des données de la période 2010-2011 est d’ores et déjà programmée.