Les soignantes davantage exposées aux agents dangereux pour la reproduction

SECTORIELS || Etablissement de santé
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05/04/2012
Les infirmières, aides-soignantes, employés de ménage des établissements de santé, ambulancières… sont régulièrement exposées à des agents biologiques et des produits chimiques toxiques

 

Les infirmières, aides-soignantes, employés de ménage des établissements de santé, ambulancières… sont régulièrement exposées à des agents biologiques et des produits chimiques toxiques. Ceci n’est pas sans conséquence sur leur santé. Ainsi, une récente étude publiée dans la revue médicale American Journal of Obstetrics & Gynecology, met en lumière les effets néfastes d’une telle exposition pour la reproduction et notamment un risque de fausse couche et d’avortement spontané accru.

 

Les soignants et personnels de l’aide aux soins sont exposés sur leur lieu de travail à de nombreux agents, médicaments, rayonnements ionisants, désinfectants, produits de stérilisation..., susceptibles de présenter un danger pour la reproduction. Une équipe de chercheurs américains s’est penchée sur le sujet : elle a étudié les liens possibles entre l’exposition à ces nuisances professionnelles et le risque d’avortement spontané chez les infirmières.
Leurs travaux, confirmant les résultats d'autres études françaises, sont publiés dans la très sérieuse revue médicale American Journal of Obstetrics & Gynecology.

Les données recueillies auprès de 116 430 infirmières américaines âgées de 25 à 42 ans ont été analysées.
Les chercheurs ont notamment étudié les conditions de travail de 7 482 femmes enceintes, qui ont travaillé durant leur grossesse : 

  • horaires,
  • travail de nuit,
  • port de charge,
  • utilisation d’agents potentiellement nocifs : gaz anesthésiant, chimiothérapie, médicaments antiviraux, agents de stérilisation, rayon x…

Résultats de l’enquête :

  • dans 10 % des infirmières interrogées (775 cas), la grossesse a été interrompue par une fausse couche : 8,4 % dans les services de chirurgie, 13,1 % dans les services spécialisés dans le traitement du cancer,
  • les soignantes exposées à des traitements anticancéreux (cyclophosphamide, fluorouracile, étoposide) présentent un risque près de 2 fois plus élevé (+ 94 %) de risque de fausse couche,
  • l’exposition aux produits utilisés pour la stérilisation du matériel (oxyde d’éthylène, formaldéhyde, glutaraldéhyde) et aux rayons X peut aussi, dans une moindre mesure, associée à une augmentation des risques d’avortement spontané.

L’étude américaine va dans le même sens que d’autres recherches, françaises notamment, menées auprès de femmes enceintes dans les années 90. Certes, les conditions de surveillance et d’exposition se sont améliorées, les travaux de ces chercheurs américains soulignent l’importance de mieux prendre en compte et le plus tôt possible les risques liés aux produits anticancéreux en cas de grossesse chez les soignants, accompagnants ou personnels divers de l’aide aux soins.

 

Consulter l’étude
Occupational exposures among nurses and risk of spontaneous abortion
American journal of obstetrics & gynecology, Janvier 2012

Source : INRS
http://www.inrs.fr/accueil/header/actualites/risques-grossesse.html