Une sous-déclaration des sinistres suspectée sur le chantier nucléaire du réacteur EPR de Flamanville

SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Gestion de crise - risques majeurs - PCA
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10/05/2011
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de révéler qu'une enquête est en cours sur le chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) pour déterminer s'il y a vraiment eu sous-déclaration des sinistres


L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de révéler qu’une enquête est en cours sur le chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) pour déterminer s’il y a vraiment eu sous-déclaration des sinistres. L’ASN suspecte une non-déclaration de 25 % des accidents.

Simon Huffeteau, responsable de la division régionale de l'ASN de Caen, confirme l’existence d’une telle enquête. Mais, le chiffre de 25 % d'accidents donné par un inspecteur du travail (placé sous l’autorité de l'ASN) aux syndicats est encore une hypothèse : toutes les vérifications ne sont pas terminées et ne permettent pas, pour l’heure, d’avancer des chiffres précis. Fait d’un inspecteur du travail rattaché à l’ASN au départ, l’enquête est maintenant entre les mains de l’autorité de sûreté nucléaire qui transmettra ensuite ses conclusions à la justice.
Bouygues, qui organise le génie civil sur le chantier, précise néanmoins que cette sous-déclaration, si elle était avérée, serait le fait d’initiatives personnelles. Les syndicats, quant à eux, indiquent que plus d’une dizaine d’entreprises seraient concernées et dénoncent le recours massif à la sous-traitance considérée comme une manière d’externaliser les risques professionnels. La Fédération des mines et de l’énergie CGT estime à 80 % le taux d’intérimaires affectés à des postes de maintenance des réacteurs.

En attendant les résultats définitifs de l’enquête, la transparence du secteur nucléaire devrait s’accroître avec la publication de la circulaire du 1er mars 2011 : cette dernière a pour objectif de préciser les modalités pratiques des missions d’inspection du travail dans les centrales nucléaires. Dans ce contexte de la sous-déclaration de Flamenville, intervenant dans une ambiance anti-nucléaire importante depuis l’accident de Fukushima, la circulaire DGT-ASN est une manière de clarifier la situation.