Une sous-déclaration des sinistres suspectée sur le chantier nucléaire du réacteur EPR de Flamanville
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient de révéler qu’une enquête est en cours sur le chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) pour déterminer s’il y a vraiment eu sous-déclaration des sinistres. L’ASN suspecte une non-déclaration de 25 % des accidents.
Simon Huffeteau, responsable de la division régionale de l'ASN de Caen, confirme l’existence d’une telle enquête. Mais, le chiffre de 25 % d'accidents donné par un inspecteur du travail (placé sous l’autorité de l'ASN) aux syndicats est encore une hypothèse : toutes les vérifications ne sont pas terminées et ne permettent pas, pour l’heure, d’avancer des chiffres précis. Fait d’un inspecteur du travail rattaché à l’ASN au départ, l’enquête est maintenant entre les mains de l’autorité de sûreté nucléaire qui transmettra ensuite ses conclusions à la justice.
Bouygues, qui organise le génie civil sur le chantier, précise néanmoins que cette sous-déclaration, si elle était avérée, serait le fait d’initiatives personnelles. Les syndicats, quant à eux, indiquent que plus d’une dizaine d’entreprises seraient concernées et dénoncent le recours massif à la sous-traitance considérée comme une manière d’externaliser les risques professionnels. La Fédération des mines et de l’énergie CGT estime à 80 % le taux d’intérimaires affectés à des postes de maintenance des réacteurs.
En attendant les résultats définitifs de l’enquête, la transparence du secteur nucléaire devrait s’accroître avec la publication de la circulaire du 1er mars 2011 : cette dernière a pour objectif de préciser les modalités pratiques des missions d’inspection du travail dans les centrales nucléaires. Dans ce contexte de la sous-déclaration de Flamenville, intervenant dans une ambiance anti-nucléaire importante depuis l’accident de Fukushima, la circulaire DGT-ASN est une manière de clarifier la situation.