Objectif zéro-pesticide pour préserver la santé des agents techniques d'entretien des espaces verts et des voiries

SANTE ET ENVIRONNEMENTS POLLUANTS || Risques chimiques / produits dangereux - CMR
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15/04/2011
La 6e édition de la semaine pour les alternatives aux pesticides qui vient de s'achever a porté un effort particulier à la sensibilisation des agriculteurs bien sûr, mais aussi des jardiniers et agents des collectivités aux risques

La 6e édition de la semaine pour les alternatives aux pesticides qui vient de s’achever a porté un effort particulier à la sensibilisation des agriculteurs bien sûr, mais aussi des jardiniers et agents des collectivités aux risques liés aux produits phytosanitaires et à la nécessité de réduire leurs usages. Conscients des enjeux, les pouvoirs publics se mobilisent et des avancées réglementaires sont d’ores et déjà observées en la matière.

La réduction de l’usage des pesticides pour l’entretien des espaces verts et des voiries constitue un enjeu important pour la préservation de l’environnement et pour la santé au travail des agents. L’utilisation de tels produits chimiques représente une faible part des usages en comparaison avec l’agriculture. Néanmoins, l’impact sanitaire et environnemental est réel et nombreuses collectivités, accompagnées par l’Agence de l’eau se mobilisent et testent déjà le « zéro pesticide » (Lyon, Dijon, Grenoble, Fenay en Côte d’Or, Murviel-les-Béziers dans l’Hérault….). Si la démarche convainc, sa mise en œuvre implique une organisation différente des services et un réel engagement. La question qui prévaut est assurément de savoir si elle est viable en terme de coût financier et de moyens humains à disposition.

L’impact sanitaire de l’utilisation des pesticides pour les personnels de l’entretien de la voirie et des espaces verts est de plus en plus souvent pointé du doigt, au même titre que pour les agriculteurs. Le lien entre usage de pesticides et risque de maladies graves fait encore débat, mais nombre d’élus s’intéressent déjà à la question. On sait que les pesticides, herbicides, fongicides… sont des Polluants Organiques Persistants qui restent dans l'environnement et sont potentiellement dangereux pour la santé. On évoque des risques d’intoxications (par voie cutanée, conjonctivale, par inhalation ou ingestion), la survenue de cancers liés aux molécules actives contenues dans ces produits chimiques (prostate, testicules, sein, ovaires, peau, tumeurs cérébrales, …), de pathologies neurotoxiques et troubles neurocomportementaux, d’effets sur la reproduction et le développement…

Le pari d’une réduction voire même d’une suppression totale des pesticides est possible, comme l’atteste les expériences réussies sur l’ensemble du territoire national, à condition d’être innovant : adaptation de matériels déjà existants et transformés pour désherber, utilisation du désherbage thermique à mousse pour « cuire » les mauvaises herbes… Le développement de solutions préventives permet de limiter ensuite le recours aux pesticides : repenser la conception des aménagements, privilégier le paillage et opter pour des plantes couvre-sol, opter pour des espaces de fleurs et autres plantes champêtres…
Ce qui est sûr c’est que les moyens humains mis en œuvre sont, dans tous les cas, supérieurs et que l’entretien est plus long : arracher les mauvaises herbes plutôt que vaporiser un produit biocide prend plus de temps ! Des astuces se multiplient pour limiter l'augmentation du prix de revient global, mais il est difficile de maintenir les budgets à l'identique si les objectifs de résultats restent les mêmes. Les communes vont devoir faire un choix. Ne plus utiliser de pesticides c'est aussi accepter de laisser plus de place à la nature : un peu d’herbe entre les pavés, des pissenlits sur certaines pelouses et quelques mauvaises herbes le long des murs par exemple.
Des études ont démontré que de tels agissements ne choqueraient pas les citoyens sensibilisés autant à l’environnement qu’à leur santé au travail.


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http://www.eaurmc.fr