Comment repenser l'organisation des déplacements professionnels ?

risque routier
MOBILITE ET SECURITE ROUTIERE || Mobilité et sécurité routière
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18/06/2019

Un récent sondage réalisé par IFOP pour PSRE révèle que peu d'employeurs prennent en compte la sécurité des déplacements domicile-travail.


Loi relative à la Transition énergétique, obligation des Plans de Mobilité, projet LOM en débat, ...  ont situé logiquement les mobilités des professionnels dans le périmètre des enjeux économiques, environnementaux et sociaux. 

Les Plans de Mobilité, dont l'obligation au 1er janvier 2018 prolonge les dispositifs PDE, concernent désormais 15 000 sites environ en France ... dés lors qu'ils regroupent plus de 100 salariés et sont implantés dans un périmètre urbain.

Certes les employeurs ont peu de leviers pour repenser l’organisation des déplacements, si ce n'est d'ajuster les profil et usage de leurs flottes automobiles. 

Du côté des "employés", ce sont près de 25 millions de salariés qui se rendent chaque jour à leur travail et en reviennent, tout au long de l’année et des années durant.

Or, si distance et temps de déplacement, viennent communément à l'esprit, si coûts et empreinte écologique   suivent plus loin, les risques d'accident routier font partie de l' équation à gérer. Car les parcours cumulés sur toute une carrière professionnelle y concourent tôt ou tard. Mais aussi : horaires de l’entreprise à respecter, dépose des plus jeunes enfants scolarisés, rendez-vous du covoiturage, « arrêts-minute » de la vie quotidienne, circulation aux heures de pointe ...

Des statistiques d'accidentalité routière aux citations de presqu'accidents entre collègues, une évidence s'impose : l'exposition au risque lié au trajet domicile-travail en fait le premier risque d’accident mortel lié au travail. Et, sous l'angle de l'entreprise, ce sont 4 millions de journées d'arrêt de travail, la perte d'efficacité en découlant, le poids de la part Trajet dans les charges sociales, etc.  

Un sondage IFOP réalisé pour PSRE , dans la suite d'un sondage analogue en 2009, dresse constat des pratiques et ressentis sur cet aspect du quotidien de la  vie au travail :

  • 66% utilisent leur voiture personnelle contre 69% en 2009
  • 51% des trajets aller durent, en 2019,  plus de 25 minutes (contre 37% en 2009)
  • 65% reconnaissent prendre des « libertés » avec la sécurité sur leur trajet
  • 70% des salariés et employeurs oublient que les accidents sur ces trajets arrivent surtout en tout début de matinée ... bien plus qu'à tout autre moment
  • 86% des salariés ont l’impression que leur employeur n’a pas cherché à connaitre l’impact des trajets domicile travail ; à vrai dire, 70 % des employeurs le reconnaissent.
  • 1 employeur sur 3 déclare s’être intéressé à la sécurité du trajet domicile / travail
  • 27% des employeurs déclarent avoir mis en place des actions de prévention de ce risque ... mais 11% seulement des salariés s’en sont aperçus.
  • 29% des employeurs font le lien entre les accidents de trajet et la performance de l’entreprise, surtout en matière de recrutement et remplacement des compétences
  • la perception des causes possibles d’engagement de la responsabilité de l’employeur en cas d’accident de trajet du salarié, s’est nettement améliorée depuis 2009.

Si les chefs d’entreprise ont peu d’obligations de sécurité à l’égard des déplacements de trajet domicile-travail, ils peuvent néanmoins réduire les conséquences du risque trajet 

  • en agissant seul (repas sur place,  horaires de travail, promotion des transports collectifs, sensibiliser les salariés…) 
  • et plus efficacement encore en se groupant au niveau de leur bassin d'emploi/parc d'activités en relation avec les collectivités pour fonder des solutions collectives réalistes en matière de transport, d’infrastructures et même d’aménagement urbain.