Perchloroéthylène dans les pressings : dans le collimateur des associations environnementales

SANTE ET ENVIRONNEMENTS POLLUANTS || Risques chimiques / produits dangereux - CMR
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23/02/2012
Le perchloroéthylène est la nouvelle bête noire des scientifiques : ce solvant utilisé dans les pressings pourrait être cancérigène

 

Le perchloroéthylène est la nouvelle bête noire des scientifiques : ce solvant utilisé dans les pressings pourrait être cancérigène. En France, on estime que 15 000 personnes y seraient exposées dans leur travail.

 

Réseau Environnement Santé (RES) et Générations futures rappellent à l’ordre les pouvoirs publics sur la question du perchloroéthylène, un solvant utilisé dans les pressings pour nettoyer à sec. Les deux associations alertent sur les effets sur la santé des employés et des riverains.
Classé cancérogène probable, ce produit est au cœur d’une action en justice après le décès de José-Anne Bernard à Nice en 2009. Cette septuagénaire habitait en effet au-dessus d’une blanchisserie. L’autopsie a révélé qu’elle avait, en fait, été empoisonnée à petit feu par le perchloroéthylène.
Ce n’est pourtant qu’en septembre 2011 et donc bien après son décès que le gérant du pressing a été mis en examen pour « homicide involontaire ».

 

Une substance répertoriée prioritaire
Classé depuis 1995 dans le groupe 2, c’est-à-dire considéré comme probablement cancérigène pour l’homme, elle peut également avoir des effets toxiques : sur le système nerveux, les reins et le foie et causer, entre autres, des infections respiratoires et des troubles hépatiques.
La limite d’exposition recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de 250 µg/m3.

Le Ministère de la Santé, contacté par Europe 1, affirme pourtant avoir renforcé la réglementation en 2009 en adoptant des mesures visant à « limiter les émissions de dans les logements situés au-dessus de ces installations ». Il rappelle également qu’en 2010, le Haut Conseil de santé public, sollicité par la Direction générale de la Santé, a recommandé « qu’à l’avenir, aucun nouveau pressing ne soit installé au voisinage immédiat de logements ».
Néanmoins pour François Veillerette, porte-parole de Générations futures, « les normes en vigueur ne sont pas adaptées » et à Yann Grosse, toxicologue du Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), d’ajouter : qu’ « il est manifeste que le pays n’applique pas les recommandations du CIRC ».

En comparaison, aux Etats-Unis, l’usage du perchloroéthylène sera proscrit à l’horizon 2020 à cause de sa dangerosité. L’Agence de Protection de l’Environnement américaine (EPA) vient de publier le 10 février 2012 une norme pour le perchloroéthylène : 40 μg/m3 pour les effets non cancérogènes et cancérogènes. Or les riverains sont en moyenne exposés à 2000 μg/m3, voire beaucoup plus dans des cas comme celui de Madame Bernard.

 

Trois alternatives principales
Des solutions de  « rechange », n’utilisant pas le perchloroéthylène, existent pour le nettoyage à sec. La première, basée sur l’eau, la deuxième sur du gaz carbonique et enfin la troisième repose sur le siloxane, un solvant non-toxique.

Parallèlement, le marché du pressing écolo connaît un récent essor.