Le perchloroéthylène bientôt interdit dans les pressings ?

SANTE ET ENVIRONNEMENTS POLLUANTS || Risques chimiques / produits dangereux - CMR
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27/04/2012
Nocif, probablement cancérogène, le perchloroéthylène devrait commencer à disparaître des pressings français avant l’été pour être complètement banni d’ici à 10 ans

 

Nocif, probablement cancérogène, le perchloroéthylène devrait commencer à disparaître des pressings français avant l’été pour être complètement banni d’ici à 10 ans.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a classé comme cancérogène probable en 1995, le Danemark l’a interdit il y a presque 10 ans, les États unis depuis six ans. Le perchloroéthylène, solvant toxique et inflammable utilisé pour le nettoyage à sec, devrait également disparaître très prochainement des pressings français.
Le Gouvernement annonce sa volonté de prendre un arrêté en ce sens avant l’été.

Parallèlement aux travaux d’évaluation des risques potentiels associés aux produits utilisés en substitution du perchloréthylène menés par l’ANSES et l’Ineris, le ministère de l’Écologie a mis en consultation, fin 2011, un projet d’arrêté ministériel pour réglementer l’utilisation de ce solvant par les installations de nettoyage à sec.

Dans sa version actuelle, il prévoit :

  • l’interdiction du perchloroéthylène dans les installations nouvelles situées dans des locaux contigus à des habitations
  • la fermeture immédiate des pressings qui entraînent des contaminations supérieures à 1 250 microgrammes par mètre cube (valeur d’action rapide maximum recommandée par le Haut Conseil de santé publique) dans les appartements et locaux contigus aux installations,
  • l’arrêt progressif des installations existantes fonctionnant au perchloroéthylène :
    • au 1er janvier 2014 pour les installations de plus de 15 ans,
    • au 1er janvier 2018 pour les installations n’étant pas de marque NF,
    • au 1er janvier 2022 pour les installations de marque NF, « sauf à respecter certaines distances de rejet par rapport aux bâtiments voisins »

De son côté, le ministère du Travail prévoit de rabaisser la limite d’exposition des travailleurs. Un décret devrait fixer, à partir du 1er juillet, une nouvelle valeur limite 8 heures à 138 mg/m3. Un protocole de prise en charge médicale spécialisée des personnes exposées au perchloroéthylène est également à l’étude.

 

90 % des pressings et blanchisseries français l’utilisent pour son bas coût de revient, son efficacité, sa facilité d’utilisation. De ce fait, il expose plus de 15 000 professionnels à de nombreux risques. En effet, il est suspecté d’être toxique pour :

  •  le système nerveux central,
  • les reins,
  • le foie,
  • le système immunitaire et hématologique,
  • le système de reproduction.

Volatil, le solvant s’infiltre également chez les riverains, pouvant provoquer les mêmes dégâts que chez les personnels des pressings.

À partir de l’été, les pressings vont donc devoir changer leurs habitudes et progressivement opter pour l’utilisation d’autres solvants, plus couteux, mais moins nocifs, pour remplacer le perchloroéthylène. Il sera aussi possible d’employer la technique de l’aquanettoyage.