Les nouvelles formes d’organisation du travail influent-elles sur le risque d’accidents du travail ?

ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité
/
10/11/2011
À partir des années 70, la firme japonaise Toyota ouvre la voie à un nouveau mode de production largement inspiré du toyotisme

 

À partir des années 70, la firme japonaise Toyota ouvre la voie à un nouveau mode de production largement inspiré du toyotisme. Vont en découler plusieurs formes d’organisation du travail reposant sur la production en juste-à-temps ou en flux tendu, la mise en place d’équipes autonomes de travail, le Lean… L’efficacité de tels systèmes en terme de productivité n’est pas remise en cause. Néanmoins, leur mise en place doit être accompagnée de mesures pour protéger l’humain : bonnes pratiques, systèmes d’amélioration continue sanctionnée par des normes.

Si des études menées par le passé tendent à rapprocher les changements d'organisation (induisant une augmentation de l’intensité du travail) de la dégradation de la santé des salariés, la problématique est assurément plus complexe. En effet, certaines organisations ont comme fondement l'amélioration des conditions de travail. Il était donc pertinent d’analyser de manière systématique la productivité par rapport aux accidents d’origine professionnelle.
C’est chose faite avec l’étude publiée en septembre par la DARES.

À partir de l’observation de l’influence de ces nouvelles formes d’organisation du travail, l’organisme s’est penché sur le risque d’accidents du travail et de troubles musculo-squelettiques des salariés ainsi que sur la productivité de l’entreprise.
Objectif : évaluer le lien entre augmentation (ou diminution) du risque et hausse (ou baisse) de l’intensité du travail. Il en ressort un rapport inédit dans sa perception du sujet.
L’aspect innovant de l’étude vient également du recours à un modèle économétrique de données de comptage en panel à effets fixes (à partir des données de l’enquête COI, de la CNAM-TS, des DADS et des analyses FICUS de l’Insee) pour déterminer un lien entre ces pratiques professionnelles et les risques pour la santé.

Les conclusions du rapport :

  • L’obtention de la certification qualité ISO 9001 entraîne une diminution des accidents du travail et une hausse de la productivité (dans les entreprises de plus de 200 salariés),
  • La certification ou labellisation des biens et des services n’a pas vraiment d’impact positif sur les conditions de travail. Dans ce cas, on observe une hausse des accidents,
  • Le risque d’accidents du travail à tendance à augmenter à l’entrée dans un réseau (enseignes / franchises) du fait des changements des méthodes de travail, de l’accroissement des exigences (difficultés d’adaptation pour les salariés) et de l’intensité du travail,
  • La mise en place d’une analyse fonctionnelle entraine, certes, une réduction des accidents mais aussi, dans un premier temps, de la productivité (en raison du coût financier de la mise en place du processus),
  • Les dispositifs d’organisation du travail n’ont pas les mêmes impacts selon le secteur d’activité.

 

Consulter l’étude