Le mésothéliome : 31e maladie à déclaration obligatoire

ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité
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24/01/2012
« Tout nouveau cas de mésothéliome, quel que soit son site anatomique (plèvre, péritoine, péricarde…), doit désormais être notifié au médecin de l’Agence Régionale de Santé (ARS), par tout médecin (pathologiste ou clinicien) exerçant en France métropolita

 

« Tout nouveau cas de mésothéliome, quel que soit son site anatomique (plèvre, péritoine, péricarde…), doit désormais être notifié au médecin de l’Agence Régionale de Santé (ARS), par tout médecin (pathologiste ou clinicien) exerçant en France métropolitaine ou ultramarine et qui en pose le diagnostic ». Tel est le contenu du décret nº 2012-47 du 16 janvier 2012 qui ajoute les mésothéliomes à la liste officielle des maladies à déclaration obligatoire (DO).

 

L’Institut de veille sanitaire (InVS) est responsable, à la demande du ministère de la Santé, de la mise en œuvre de cette DO.
Il s’agit de l’action 9.1 du plan cancer 2009-2013, qui s’est donné pour objectif de mieux surveiller les cancers liés à l’environnement professionnel. Elle s’inscrit notamment dans la lutte contre ceux liés à une exposition à l’amiante.

 

Qu'est-ce que le mésothéliome

Le mésothéliome est une forme virulente de cancer des surfaces mésothéliales. Une exposition à l’amiante, parfois plusieurs dizaines d’années avant l’apparition de la maladie, est actuellement le seul facteur de risque avéré de la pathologie.
Il affecte le revêtement des poumons (la plèvre), de la cavité abdominale (le péritoine) ou l'enveloppe du cœur (le péricarde) et, plus rarement, la vaginale testiculaire. Il touche essentiellement les hommes (2/3 des cas).
Entre 800 et 1 200 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France, soit 0,3 % de l’ensemble des cancers.

 

Le mésothéliome pleural est le plus grave de tous les cancers : le taux de survie relative à 5 ans est estimé à 7 % pour les patients diagnostiqués de 1989 à 1997. 83 % des mésothéliomes pleuraux observés chez l’homme sont dus à une exposition professionnelle à l’amiante (38 % chez les femmes).

 

Le double objectif du DO des mésothéliomes

  • Mieux suivre le nombre de cas survenant sur le territoire, leurs caractéristiques
  • Mieux comprendre leur lien possible avec une exposition non professionnelle à l’amiante.

Des enquêtes environnementales seront mises en œuvre lorsqu’aucune exposition professionnelle n’aura été repérée.

 

Un complément essentiel au PNSM

La DO vient compléter le Programme national de surveillance des mésothéliomes (PNSM) :

  • Surveillance,
  • Expertise diagnostique anatomo-pathologique et clinique
  • Recherche sur les expositions professionnelles à l’amiante
  • Suivi médico-social des déclarations en maladies professionnelles

Ce programme, mis en place en 1998 et piloté par l’INVS, couvre :

  • 23 départements
  • 12 régions
  • 30 % de la population

 

Le PNSM est la référence dans le domaine et sa pertinence est plus que jamais d’actualité.
Néanmoins, la démarche a ses limites :

  • ne permet pas de suivre les mésothéliomes pleuraux dans les départements non couverts (70 % de la population),
  • ne couvre pas les autres localisations de mésothéliomes dans les départements couverts

 

La mise en place de la DO fait suite à une première phase de test, très concluante, pilotée par l’InVS en partenariat avec l’Institut national du cancer (Inca), menée du 1er janvier au 30 juin 2011, dans six régions : Aquitaine, Ile-de-France, Paca, Auvergne, Lorraine et Midi-Pyrénées.
Un certain nombre de facteurs clés, jugés déterminants pour la généralisation du système, ont été mis en évidence par les professionnels concernés.

La participation de l’ensemble des médecins (pathologistes et cliniciens) est essentielle pour répondre aux objectifs attendus du système et atteindre le bénéfice escompté pour la santé publique. Pour les aider dans leurs déclarations, deux formulaires distincts ‘pathologiste’ et ‘clinicien’ sont disponibles sur le site de l’InVS : www.invs.sante.fr.

 

Pour en savoir plus :