Les Français s'expriment sur leur qualité de vie au travail

MANAGEMENT RH / QVT || Bien-être
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23/12/2010
Une étude de la DARES déclare que les risques psychosociaux au travail varient selon le secteur, la qualification et le sexe

 

Une étude de la DARES déclare que les risques psychosociaux au travail varient selon le secteur, la qualification et le sexe

La DARES propose une synthèse à partir d’une quarantaine d’indicateurs provisoires mais immédiatement disponibles (enquêtes statistiques existantes issues d’un premier travail du Collège d'expertise sur le suivi statistique de ces risques mis en place en 2008 en réponse rapport «Nasse-Légeron»).

Les risques psychosociaux y sont analysés dans 6 domaines : les exigences du travail, les exigences émotionnelles, l’autonomie et les marges de manœuvre, les rapports sociaux et relations de travail, les conflits de valeur, l’insécurité socio-économique.

On apprend dans cette étude que les risques psychosociaux au travail (stress, dépression, violences...) varient suivant la qualification, le secteur d'activité et le sexe du salarié. Ainsi, les professions qualifiées subissent de plus fortes exigences psychosociales (charge et complexité du travail, pression temporelle, difficultés de conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale). En 2007 par exemple, 23% des actifs occupés affirmaient qu'on leur demandait "toujours" ou "souvent" une quantité de travail excessive, les cadres et les professions intermédiaires se disant plus touchés que les ouvriers et employés.
On observe, par contre, que les professions peu qualifiées sont davantage soumises à un manque d'autonomie, de soutien et à l’insécurité économique (qui concerne moins le secteur de l'administration, de la santé et du social) : 29% déclarent avoir, en règle générale, très peu de liberté pour décider comment faire leur travail et 46% disent ne pas pouvoir interrompre momentanément leur travail quand ils le désirent.
Les salariés en contact avec le public (souvent des femmes, très présentes parmi les employés et dans des secteurs comme l'éducation, la santé ou l'action sociale) sont confrontés à l’agressivité de ce dernier, source de forte contrainte émotionnelle.
Quant aux femmes, elles souffrent plus que les hommes et d’une manière plus systématique d’un manque de marges de manœuvre, de soutien social et de reconnaissance au travail.
Les conflits de valeurs (rapport entre les exigences du travail et les valeurs personnelles ou professionnelles) touchent quant à eux plus souvent les hommes et plus souvent les personnels de l'administration. Les ouvriers et indépendants se disent plutôt moins exposés.

Source : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/actualite-presse,42/breves,409/

Une enquête d’IPSOS révèle une dégradation des conditions de travail pour un salarié sur deux

Niveau de stress élevé, manque de reconnaissance et de perspectives professionnelles, risque fort de burn-out, sentiment de solitude pour faire face au malaise au travail, niveaux de prévalence inquiétants des troubles physiques… Si près de deux salariés sur trois sont satisfaits de leur niveau de bien-être au travail, l’étude réalisée par Ipsos pour le groupe Bernard Julhiet en partenariat avec La Tribune révèle une détérioration inquiétante. 45% considèrent qu'il s'est dégradé au cours des six derniers mois et un salarié sur dix peut même aujourd’hui être considéré comme potentiellement en détresse. Quant au niveau de stress dans leur vie professionnelle au quotidien, 62% des sondés le jugent "plutôt élevé" voir même "très élevé". Néanmoins, dans les entreprises où des mesures ont été prises pour lutter contre le stress au travail, la proportion de salariés satisfaits de leur niveau de bien-être est nettement supérieure (86% contre 64% dans l'ensemble) et leur niveau de stress est sensiblement plus faible (46% contre 62%). Par contre, un an après le plan d'urgence sur les risques psychosociaux mis en place par le Ministère du Travail, seuls 21% des salariés interrogés pensent que leur entreprise en fait plus pour lutter contre le stress. Près de huit salariés sur dix (78%) pensent le contraire.
Ce sondage a été réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 1.007 salariés âgés de 15 ans et plus (méthode des quotas), par Internet du 12 au 19 octobre.

Les femmes occupent des emplois ou le travail semble moins épanouissant

C’est ce qui ressort d’une seconde étude de la DARES publiée ce mois de décembre 2010. On y apprend que les femmes occupent des emplois où le travail est moins formalisé mais où elles disposent de moins de marges de manœuvre que les hommes. Elles exercent moins souvent des responsabilités hiérarchiques et accèdent moins facilement à des formations. Elles se déclarent plus souvent débordées dans leur travail que les hommes, en particulier quand elles ont de jeunes enfants. Pour faire face à une surcharge de travail ou à des tâches délicates, elles estiment moins fréquemment que les hommes pouvoir disposer d’une aide, en interne comme en externe. Moins confiantes dans l’utilité de leur travail, elles sont aussi moins satisfaites de leur salaire compte tenu du travail réalisé.
En contrepartie, leurs horaires de travail sont en moyenne moins contraignants et plus prévisibles, elles dépassent moins souvent les horaires de travail habituels et amènent moins souvent du travail à la maison. Les différences ici observées renvoient à la fois à la répartition, différenciée selon le sexe, des professions (hommes et femmes n’exerçant pas les mêmes métiers) et à des différences entre sexes au sein même d’une profession.
> Consulter le rapport de la DARES : http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2010-082.pdf

Source :
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2010-082.pdf