Les dirigeants de PME sont-ils stressés ?

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Management SST
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28/11/2011
Alors qu’ils représentent un capital immatériel de premier plan, les dirigeants indépendants sont les grands oubliés des statistiques nationales sur la santé au travail : pas évident, donc, de connaître leur état de santé, leurs risques, leur état

Alors qu’ils représentent un capital immatériel de premier plan, les dirigeants indépendants sont les grands oubliés des statistiques nationales sur la santé au travail : pas évident, donc, de connaître leur état de santé, leurs risques, leur état psychologique et leur bien-être professionnel.  
Pour pallier ce manque d’indicateurs, le Centre des jeunes dirigeants (CJD) de Malakoff Médéric et l’Observatoire Amarok, ont réalisé, en octobre 2011, une enquête téléphonique auprès de 700 patrons de PME et TPE (entreprises de 3 à 249 salariés). On y apprend que les patrons de petites et moyennes entreprises vont plutôt bien.

81 % des dirigeants de PME et TPE sont en bonne santé. En revanche, 32 % de ces patrons disent « s’être sentis stressés en permanence et souvent au cours des deux dernières semaines ». Ce chiffre représente une réalité méconnue et légèrement inférieure à celle des salariés : en effet, à titre de comparaison, une récente enquête du groupe montre que le stress touche 48 % des salariés et 40 % des cadres.

Un chiffre raisonnable lorsqu’on le met en parallèle avec un contexte économique incertain et la charge de travail énorme qui incombe aux patrons de PME et TPE : 66 % avouent travailler plus de 50 heures par semaine et 57 % six jours et plus par semaine.
Malgré cette charge de travail, leur état de santé tout comme leur état psychique sont donc plutôt bons : 81 % d’entre eux disent n’avoir jamais ressenti ni déprime ni sentiment d’isolement (comparativement, 40 % des salariés et cadres répondent de la même façon à cette question).

Les patrons de petites structures déclarent néanmoins un certain nombre de pathologies récurrentes :

  • Troubles musculo-squelettiques (61,6 % des sondés),
  • Reflux gastriques (12 %),
  • Hypertension artérielle (8,7 %),
  • Maux de tête (surtout pour les femmes)

L'étude met également en avant les différences de « comportement » entre hommes et femmes :
- les femmes ont un meilleur suivi médical et dentaire que les hommes,
- 85,5 % des femmes font attention à leur équilibre alimentaire, contre 73 % pour les hommes,
- les dirigeants hommes consomment plus de tabac et d'alcool que les femmes,
- Les femmes sont plus sujettes aux troubles du sommeil (29,3 %) que les hommes (21,7 %).

Cette enquête est une première étape. L’action commune du Centre des jeunes dirigeants (CJD) et d'Amarok va se poursuivre par :

  • une deuxième étude visant à montrer la corrélation entre les problématiques du chef d'entreprise et son état de santé physique et psychologique
  • une observation étendue à 380 dirigeants de TPE/PME, tous âges confondus.