Une étude sur les conditions de travail à l'hôpital public

SECTORIELS || Fonction publique
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10/05/2011
La fédération CFDT de la santé a piloté une étude d'envergure auprès de 40 000 personnes issues du secteur paramédical


La fédération CFDT de la santé a piloté une étude d’envergure auprès de 40 000 personnes issues du secteur paramédical. Les résultats, rendus publics la semaine dernière, révèlent une forte dégradation des conditions de travail de ces derniers.

La CFDT santé sociaux dénonce la dégradation des conditions de travail des soignants du secteur public depuis plusieurs années. Mais depuis quelques mois, elle mène une vaste étude, sur le terrain, afin d’opposer des chiffres à des convictions déjà fortes.
492 établissements, 38 455 professionnels, dont 13 748 infirmiers, ont répondu à un questionnaire portant sur trois thématiques principales : conditions de travail, organisation du travail et reconnaissance.

L’étude met en avant des conditions de travail difficiles : 93 % des personnels considèrent exercer un métier stressant (le taux augmente encore chez les chirurgiens et les soignants de gériatrie) et 71 % ont le sentiment que celui-ci a « un effet négatif sur leur santé ». Il serait responsable de douleurs musculaires, de problèmes de sommeil et d’autres pathologies liées au stress

La dégradation des conditions de travail au cours des dernières années est constatée à l’unanimité. Causes invoquées : des effectifs restreints, une mauvaise gestion des absences, les rappels sur les repos, l'augmentation des tâches administratives, une activité professionnelle en horaires décalés et atypiques (27 % en alternance jours/nuits et 14 % travaillant plus de 10h par jour).
« Une organisation du travail incohérente avec les besoins des services et des personnels » est pointée du doigt et n’épargne pas les médecins : il leur est souvent reproché de maintenir le nombre de prises en charge des patients sans tenir compte de l'effectif, de solliciter les personnels pendant leur pause, de refuser de se déplacer quand ils sont de garde.

La reconnaissance pose également problème d’après l’étude. En effet, si la grande majorité des soignants et des infirmiers pensent que leur niveau de qualification correspond au métier qu’ils exercent (contre 50 % des ASH), 17 % seulement se sentent reconnus.

Les militants CFDT envisagent de distribuer les résultats de l’enquête auprès des personnels de santé via le journal « Le quotidien des agents ».