Le choc des maux, le poids des euros

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30/11/2010
De nombreuses études en France et dans certains pays occidentaux convergent pour mettre à jour une augmentation choquante des troubles physiques et mentaux en relation avec le travail.

 

De nombreuses études en France et dans certains pays occidentaux convergent pour mettre à jour une augmentation choquante des troubles physiques et mentaux en relation avec le travail. Au choc des suicides au travail s’ajoute le choc de l’augmentation récente et spectaculaire des cas de TMS (Troubles Musculo Squelettiques). Selon les données de la caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, 8,4 millions de journées de travail sont perdues chaque année à cause des TMS.
Parallèlement, les chercheurs démontrent progressivement que certains de ces troubles sont en lien avec les conditions du travail et l’organisation du travail en entreprise.

Les conséquences individuelles du stress sont connues (et pour certaines désormais reconnues par les pouvoirs publics). Mais qu'en est-il des potentiels dommages collatéraux ? On admet que le stress nuit aux personnes physiques dans une proportion et une intensité croissantes. Dans un contexte de guerre économique où innovation et enthousiasme sont de rigueur, il paraît donc évident qu’il touche aussi les personnes morales, les entreprises. Reste à connaître précisément le poids économique du stress pour l’entreprise. Question qui reste souvent sans réponse. Tel est le paradoxe de la souffrance au travail dans un monde structurellement obnubilé par la performance du capital : le capital humain qui conditionne cette performance n’est pas quantifié.

Le cas de l’absentéisme est révélateur de ce paradoxe. A la question combien coûte-t-il dans votre entreprise, les DRH répondent souvent un chiffre entre 5 et 10%. Mais 5% n’est pas une unité reconnue par les systèmes comptables. Si ces coûts sont souvent cachés et en partie indirects (roulement du personnel, démotivation, accidents du travail, dégradation de l’image de marque de l’entreprise…), ils n’en demeurent pas moins pénalisants. Il est donc devenu urgent pour les entreprises de mesurer ces coûts pour mieux les prévenir car ils ne manqueront pas de pénaliser leur performance finale.

Nous sommes désormais devenus familiers avec le concept d’empreinte écologique. Le temps est désormais venu de mesurer l’empreinte économique du stress en entreprise. En effet l’économie (ainsi que les économies potentielles associées) demeure de puissants leviers pour encourager les initiatives vers des programmes de prévention et d’amélioration des conditions de travail.
http://www.conseil-entreprise.org/stress-choc-maux-poids-euros-n32