Une chercheuse refuse la Légion d'honneur

ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité
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23/08/2012
Par son refus de distinction, Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, veut dénoncer « l'indifférence » qui touche la santé au travail et l'impunité des « crimes industriels »



Par son refus de distinction, Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, veut dénoncer « l'indifférence » qui touche la santé au travail et l'impunité des « crimes industriels ».

 

Dans une lettre rendue publique, adressée à la ministre Cécile Duflot, la chercheuse Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire à l'Inserm, a décliné la proposition de décoration qui lui était faite.
Lui demandant d'agir pour « la remise en cause de l'impunité qui, protège les responsables de crimes industriels », la chercheuse précise que sa « démarche se veut un appel à la mobilisation citoyenne, mais aussi parlementaire et gouvernementale, pour le respect des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité ».
Également présidente de l'association Henri Pézerat, qui œuvre pour la promotion des luttes sociales concernant la santé des personnes en lien avec le travail et l'environnement, Annie Thébaud-Mony, déplore que la dégradation des conditions de travail soit dissimulée par la situation économique.

 

La chercheuse, qui estime que sa carrière a été « bloquée pendant dix ans », plaide pour qu'enfin la recherche sur l'exposition aux cancérogènes au travail soit dotée des moyens financiers publics nécessaires et que les jeunes chercheurs qui s'y adonnent cessent d'être maintenus dans un statut précaire.