Cancer : le rapport 2011 de l’INCa est paru

ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité
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31/01/2012
L'Institut national du cancer (INCa) vient de publier son rapport annuel

 

L'Institut national du cancer (INCa) vient de publier son rapport annuel. « La situation du cancer en France en 2011 » est la 4e édition de la synthèse des données relatives au cancer et aux principaux indicateurs de la politique de lutte contre ce dernier. Il s’agit de l’action 6.1 du plan cancer 2009-2013.
Une partie de l’étude est consacrée aux expositions professionnelles et à l’impact des cancers sur la vie au travail.

©La situation du cancer en France en 2011.
Collection Rapports & synthèses, ouvrage collectif édité par l’INCa, Boulogne-Billancourt, octobre 2011.
Au sommaire :

  • Épidémiologie des cancers
  • Prévention vis-à-vis des principaux facteurs de risques des cancers
  • Dépistage des cancers ; détection précoce
  • Offre de soins de qualité pour tous les patients
  • Vivre pendant et après le cancer
  • Enjeux et orientation de la recherche

Face à la dispersion des informations et à la multiplicité des sources et des producteurs de données sur le cancer en France, le Plan cancer 2009-2013 impose (action 6.1) la publication annuelle d’un rapport de synthèse des données relatives au cancer et des principaux indicateurs de la politique de lutte contre celui-ci.
Pour la quatrième année consécutive, l’Institut national du cancer publie ainsi une synthèse des données relatives au cancer et à la cancérologie.
Cet état des lieux rassemble les résultats d’études et les données d’observations les plus récentes fournis par les producteurs et les systèmes d’information ou issus des publications.

 

Il a pour objectifs :

  • D’améliorer le partage de l’information et la transparence vis-à-vis des citoyens,
  • D’éclairer les décideurs sur l’évolution des principaux indicateurs de la politique de lutte contre le cancer,
  • D’objectiver les évolutions profondes de la réalité du cancer aujourd’hui,
  • D’évaluer les résultats des actions mises en œuvre dans le cadre des plans cancer successifs.

Il est complété par la mise en ligne d’un portail, ouvert au public : www.lesdonnees.e-cancer.fr.

 

Des cancers professionnels peu connus, sous-reconnus et sous-indemnisés

L'exposition aux facteurs de risque cancérogènes est mieux connue pour les travailleurs que pour la population générale, mais il y a encore peu de chiffres précis et actualisés. On admet néanmoins qu’entre 11 000 et 23 000 nouveaux cas de cancers par an ont une origine professionnelle (source : INVS, 2003). 
Ainsi, en 2009, 1 830 cas de cancers ont été indemnisés par la Caisse nationale d'assurance maladie. Un meilleur repérage et une meilleure reconnaissance des cancers d'origine professionnelle expliquent une augmentation de 9,1 % par rapport à 2008 (ministère du Travail, 2011).

Le rapport présente un tableau sur les estimations des fractions attribuables aux facteurs de risques professionnels : amiante, nickel, chrome, benzène, bois… en fonction des cancers (poumon, mésothéliome, vessie, leucémies…).
On y apprend :

  • que l'amiante représente 85 % des mésothéliomes,
  • que le bois, le nickel et le chrome représentent 7 à 40 % des cancers nasosinusiens.

Il revient également sur les principaux facteurs de risque, avérés ou potentiels, liés à l'environnement tels que radiations ionisantes, ondes électromagnétiques, chlordécone, radon ou encore ultraviolets.

 

Un impact important sur la vie professionnelle

Fatigue intense, gêne dans les mouvements, douleurs, troubles du sommeil, troubles de la mémoire et de la concentration, risques de troubles dépressifs et anxieux… Les séquelles physiques et psychologiques du cancer sont nombreuses et pèsent sur l’activité professionnelle. Seulement 21 % des personnes interrogées n’ont jamais interrompu leur activité pour congé maladie.

Pour les autres :

  • Les plus jeunes, plus fragiles économiquement et psychologiquement, déclarent le plus souvent avoir fait l’objet de rejet ou de discrimination (Le Corroller-Soriano A, 2008) : pertes de responsabilité (43 %), réaménagements non sollicités dans les responsabilités (31 %), refus de promotion ou d’augmentation (21 %).
  • 20 % des personnes exerçant une activité professionnelle au moment d’un diagnostic de cancer (soit 4 patients sur 10, d’après l’enquête de la DREES 2004), l’ont perdu ou quitté deux ans après : ce chiffre varie selon le type de cancers (le taux de reprise du travail deux ans après le diagnostic est supérieur à 80 % pour les cancers de la thyroïde, de la prostate, du sein, mais seulement de 38 % pour les cancers du poumon) et le type d’emploi (les ouvriers, employés, agriculteurs, artisans, commerçants ont plus de risque de perdre leur emploi que les cadres, chefs d’entreprise, professions intermédiaires…).
     

Le retour à l’activité professionnelle est un élément important du niveau de vie et de la qualité de vie pour les malades en âge de travailler. Mais, des différences s’observent entre les hommes et les femmes : celles-ci reprennent leur activité professionnelle plus progressivement que les hommes.
Plusieurs études et travaux de recherche permettent d’identifier les obstacles qui freinent le maintien ou le retour à l’emploi des personnes atteintes de cancer.

 

Des actions pour améliorer la qualité de vie des malades et le retour à l’emploi

Le volet « Vivre pendant et après un cancer » du Plan cancer 2009-2013 prévoit un certain nombre d’actions pour « améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d'un cancer et de leurs proches pendant et après la maladie » (source : INCA) : dispositifs d’aide au retour à l'emploi tels que l'aménagement des conditions et des rythmes de travail.
Cependant, toutes les catégories de travailleurs, précaires et indépendants notamment, n’y ont pas accès de la même manière. Ainsi, selon une étude menée en Île-de-France, parmi les personnes en activité professionnelle deux ans après un diagnostic de cancer, seul 1 travailleur sur 4 a bénéficié d’une visite de préreprise avec le médecin du travail et 1 poste sur 2 a fait l’objet d’aménagements (étude Asselain, Île-de-France 2008).
Ce sont les individus dont la maladie est de moindre gravité et dont la situation socioéconomique est la plus favorable qui ont les meilleures possibilités de s’ajuster aux conséquences de leur maladie.

 
Consulter le rapport (PDF)