Aménager correctement les bureaux pour préserver la santé de ses collaborateurs

AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Aménagement des espaces
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26/08/2011
L’enquête suisse sur les Bureaux (SBiB), réalisée sur mandat du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), révèle que l'aménagement des bureaux, déterminant de bonnes ou mauvaises conditions de travail, aurait une réelle incidence sur le mal-être, le stress

L’enquête suisse sur les Bureaux (SBiB), réalisée sur mandat du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), révèle que l'aménagement des bureaux, déterminant de bonnes ou mauvaises conditions de travail, aurait une réelle incidence sur le mal-être, le stress au travail et la survenue de maladies professionnelles. Une prise de conscience s’impose.

L’objectif de cette étude SBiB était d’obtenir un aperçu statistique des données concernant l’évaluation des conditions de travail dans les bureaux. Elle s’est intéressée à toutes les problématiques qui participent de la vie au bureau : l’environnement (air, climat ambiant, lumière, bruit...), les équipements techniques, le mobilier, le type de ventilation, l’organisation du travail, la satisfaction, l’influençabilité du travail et des équipements, les exigences posées au poste de travail, le confort, les symptômes et les absences. Au total, 540 entreprises et 1230 personnes ont participé à l’étude.

Concernant l’environnement de travail, l’enquête fait apparaître que les principaux facteurs de stress et mal-être sont : le bruit ambiant (conversations de fond et téléphones d’autres personnes) et des appareils, la qualité de l’air (trop sec, vicié…), la température de la pièce (trop élevée, trop de variations…). Les grands bureaux et le nombre important de collaborateurs dans une même pièce favorisent la dégradation des conditions environnementales.

Autres facteurs de stress dénoncés par les salariés : « l'interruption de la continuité du travail par des personnes qui s'adressent à vous pendant le travail », les appels téléphoniques, le passage d'autres personnes dans les bureaux ou les conversations, les problèmes de logiciels et de matériels informatiques… Ce sont des éléments perturbants au même titre que le manque de reconnaissance ou de critique constructive ou encore une quantité de travail trop importante et stressante. L’enquête nous apprend que 8 % des personnes jugent leur travail très stressant ou extrêmement stressant et 25 % l’estiment vraiment stressant.

Et évidemment, plus il y a de personnes dans le bureau, plus le bruit et les sources d'interruptions se multiplient : les personnes travaillant dans de petits bureaux se disent plus satisfaites de leur travail que celles installées dans de grands espaces. Ainsi, il est maintenant admis que l'open space n’est pas favorable aux salariés.

Tout cela a évidemment des conséquences sur la santé. Parmi les symptômes les plus identifiables et récurrents, notons l’apparition d’une plus grande fatigue, de problèmes d’endormissement ou de sommeil, de maux de tête, de démangeaisons, de brulures ou irritations des yeux, de troubles musculosquelettiques (troubles de la nuque, des épaules, du dos, des poignets/mains, des coudes)...
À terme, ces pathologies entraînent une perte de productivité, des absences à répétition ou des arrêts maladie. Le taux d’absence augmente avec la taille des bureaux.

Les facteurs environnementaux et d’organisation du travail doivent donc être davantage pris en compte lors de la planification et l’équipement des postes de travail : privilégier les petits espaces avec peu de collaborateurs dans une même pièce, prêter une attention particulière à l’acoustique, à la ventilation (bien adaptée, correctement entretenue…) et à l’hygiène.
L’étude ne fait pas pour autant le procès des grands bureaux qui ne sont pas systématiquement plus mauvais que les petits. Il faut simplement que les conditions des locaux concordent avec les besoins et tâches des personnes qui y travaillent et avec les émissions acoustiques qui en découlent. « Il faut réduire le bruit des conversations et des appareils dans les locaux par des éléments absorbant le bruit. On peut atténuer le problème en prévoyant un nombre suffisant de places de travail tranquilles ou d'endroits où se retirer », précise l'enquête.
Et de conclure qu’« il serait donc souhaitable, dans l’esprit du développement durable, que les entreprises ne tiennent pas seulement compte à l’avenir des coûts de surface en francs par poste de travail dans leurs calculs de rentabilité, mais qu’elles y intègrent aussi les coûts indirects, induits par les conditions environnementales négatives qui entravent la productivité et génèrent des absences ».

Consulter l’étude :
http://www.seco.admin.ch/dokumentation/publikation/00008/00022/04153/index.html?lang=fr