Promouvoir une alternative aux pesticides chimiques en 12 mesures

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Management SST
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17/05/2011
Le 19 avril, le ministre l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du territoire recevait Antoine Herth (député UMP du Bas-Rhin)


Le 19 avril, le ministre l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire recevait Antoine Herth (député UMP du Bas-Rhin). L’objectif de la rencontre : la remise d’un rapport relatif au biocontrôle. 
Le biocontrôle consiste à utiliser des mécanismes naturels et des organismes biologiques (insectes, bactéries…) pour protéger les végétaux. Le but étant de promouvoir des alternatives aux produits phytosanitaires chimiques. Il entre dans une stratégie plus large visant à développer une agriculture durable moins dépendante des produits chimiques, plus sûre pour l’environnement et pour l’utilisateur (cf. article de preventica.com du 22 mars 2011 : « Pesticides : l’heure est à la mobilisation »).

Bruno Lemaire a retenu 12 mesures, s’inscrivant dans le cadre du plan Ecophyto, qui seront appliquées dans les deux prochaines années.
Parmi celles-ci, retenons l’homologation et l’autorisation de la vente du purin d’ortie, qui figure au rang des « préparations naturelles peu préoccupantes » (PNPP) interdites de commercialisation depuis 2006 (et autorisées en agriculture bio depuis 2009). Le ministre a annoncé la publication prochaine « de la première liste des substances autorisées » pour les PNPP que le rapport d’Antoine Herth  recommandait de classer dans la catégorie « des produits phytopharmaceutiques à faible risque » et « substances de base » prévue dans le nouveau règlement européen. Deux biais juridiques pour clarifier le statut de ces préparations naturelles qui connaissent les mêmes problèmes réglementaires que les autres spécialités de l’agriculture biologique. Notons cependant que, si le purin d’ortie va être désormais autorisé à la vente, il n’en sera pas forcément de même pour tous les PNPP, tels neem, fougère, produits à base de prêle, consoude ou luzerne.
L’ortie est en fait un symbole auquel s’attachent toutes les organisations de protection de l’environnement et la confédération paysanne : il s’agit, dans un contexte plus large, de lutter pour l'autorisation d’un grand nombre de préparations naturelles. Tous espèrent que cette avancée du gouvernement en ce qui concerne l’ortie ne sera pas un moyen d’affaiblir la mobilisation.

Le sujet des PNPP n’est pas la seule méthode possible évoquée dans le rapport. Antoine Herth propose aussi d’utiliser des macros et micro-organismes ou des stimulateurs de défenses naturelles à la place des pesticides classiques, de développer l’usage de phéromones et auxiliaires de culture (parmi lesquels la coccinelle).
Il prévoit un système d'autorisation préalable pour l'introduction sur le territoire des macro-organismes, précédé systématiquement d'une analyse du risque phytosanitaire (dérogations envisagées pour des essais ou tests scientifiques en milieu confiné).

Enfin, l’un des axes d’intervention prônés par le rapport consiste à promouvoir l’innovation pour le développement de nouvelles techniques sures et efficaces, mieux informer les professionnels et suivre le développement de ces nouveaux usages.

La synthèse du rapport :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Herth_Synthese_mail.pdf